N’y allons pas par quatre chemins, Earthless est pour moi l’une des plus grosses sensations musicales de ces dix dernières années. C’est le groupe instrumental incontournable et toutes leurs productions studio ou live m’ont emballé. Voilà donc un peu mon état d’esprit lorsque je découvre pour la première fois ce nouvel opus de ce trio californien, un mélange d’impatience, d’excitation mais aussi de peur. Vont ils une fois de plus nous sortir le truc de fou, l’album qui mettra tout le monde d’accord?
Violence Of The Red Sea ouvre le bal. D’entrée on reconnait le son Earthless. La guitare, la batterie, la basse sonnent comme sur le précédent album, nous sommes en terrain connu… mon enthousiasme s’emballe déjà. Il s’emballe comme ce titre et ses variations de rythmes de batterie, il s’emballe comme cette ligne de basse qui n’en finit pas de me prendre aux tripes et il s’emballe comme Isaiah Mitchell qui s’éclate sur sa guitare comme si sa vie en dépendait. D’une richesse encore une fois indéniable ce premier titre est un monument à la gloire de la musique rock instrumentale. Pas un instant de répit, de la première à la dernière note les trois compères nous livrent la première des quatre pépites qui composent cet album. C’est bien simple, tel un air connu à l’opéra, j’ai envie d’entrée de bisser ce morceaux avant de passer à la suite! Quel titre mes amis, quelle puissance, quelle authenticité!
Uluru Rock prend la suite… avec son intro de guitare planante et son rythme résolument plus lent, limite lourd, le titre s’installe tout doucement, exactement comme ils savent si bien le faire. La capacité qu’a ce groupe à la sortie d’un morceau rapide et prenant, de vous transporter immédiatement avec un rythme lent et planant est incroyable. Instantanément on change d’état d’esprit, le groupe nous emmène ailleurs et on est plus que ravi de les suivre. Et puis petit à petit, le groupe accélère, nous emmène de plus en plus vite vers un final parfaitement maîtrisé et impeccable. Encore une réussite totale. Jusqu’où iront ils?
Equus October fait figure d’exception avec même pas six minutes au compteur. Telle une pause avant de mieux repartir, c’est un titre planant de bout en bout que nous offre le groupe, une bien belle façon de nous laisser reprendre notre souffle avant le bouquet final.
Et quel bouquet final mes amis…plus de trente minutes… wahou!
Déjà découvert sur leur Live at Roadburn, From the Ages confirme avec sa version studio tout le bien que j’avais pu en penser à l’écoute de ce live (que je vous recommande chaudement au passage). Pendant une demi heure, le groupe nous sort tous ses arguments, joue carte sur table et dévoile son jeu. La recette est connue et fonctionne toujours aussi bien. Un petit rythme anodin, bien trouvé, pas trop complexe mais loin d’être simpliste que l’on triture dans tous les sens. Le groupe prend tellement de plaisir à voir évoluer son idée de départ, à la faire évoluer. Et c’est avec plaisir qu’on les accompagne, se laissant surprendre, transporter. Après un long passage bien planant, le groupe décide de reprendre sa chevauchée pour un final de toute beauté très accès sur la batterie dans un premier temps avant que la guitare ne vienne nous cueillir…
Earthless nous sort ici un troisième album maîtrisé de bout en bout. L’entreprise est d’autant plus remarquable lorsqu’on pense au niveau déjà atteint sur les deux précédents opus du groupe. Troisième album donc et troisième incontournable.
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