En recrutant Grotto dans les rangs, on a eu le nez creux chez Stickman Records. Inutile de dire qu’après le succès écrasant d’Elder ces dernières années, promouvoir des groupes aux sonorités similaires a de quoi faire saliver. Après s’être penchée sur l’EP puis les deux albums du trio sortis successivement en 2016 et 2017, la maison allemande a dû convenir qu’il était temps de placer les jetons sur le dernier album de Grotto en vue de rafler la mise.
On nous propose donc cet automne un album à l’artwork rien moins que psychédélique composé de seulement deux pistes ; « Lantern of Gius », éponyme de l’album et « The 12Th Vigil ». Attention toutefois à ceux qui s’inquièteraient d’un si modeste inventaire, chacun des morceaux s’étire sur exactement 17 minutes. De quoi voir du pays.
Niveau son, l’influence d’Elder est ici d’une évidence frappante. Des riffs atmosphériques percutants systématiquement renforcés par la grosse caisse, un groove dense et profond, le tout habillé de phrasés de guitare hauts en couleur et mélodieux. Une musique 100 % instrumentale empruntant finalement plus au rock progressif et au post-rock qu’au stoner. Hélas, après plusieurs écoutes de Lantern of Gius et en dépit de ses indéniables qualités d’écritures, on perçoit une certaine redondance, un manque de relief. Les pistes ont beau durer et enchainer les séquences, tout a tendance à se ressembler et donne parfois la sensation de tourner en rond.
Néanmoins, le potentiel reste bien palpable. Nous sommes dans ces morceaux n’existant que pour transporter dans un univers bien distinct. Une épopée, un voyage qui se fait assis sur son canapé, les yeux fermés et l’esprit ouvert. Nul doute qu’une fois isolée l’essence de ce qui fait leur musique et affranchie des influences parfois ombrageuses qui les surplombent, le trio belge fera rêver.
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