Turtle Skull – Monoliths


Sorti au creux de l’été, le second album du quintet australien était passé un peu inaperçu, y compris au sein de notre rédaction. Après quelques écoutes, il nous semble dommage de ne pas traiter cette bien jolie rondelle.

Le groupe évolue dans une sorte de psych rock TRÈS hybridée, qu’ils qualifient eux-mêmes, non sans humour (on espère), de « flower doom ». Dans les faits, on est vite happé par le chant absolument aérien, cristallin qui surnage sur les 8 plages de ce disque. Pour l’anecdote, le chant est assuré par 3 des 5 musiciens, avec notamment quelques passages harmonisés. Du coup, on pense beaucoup à Mars Red Sky concernant cette alchimie très complexe qui permet de faire cohabiter avec bonheur ce type de chant avec des plages instrumentales massives. Concernant Turtle Skull toutefois, la comparaison s’arrête là, leur panel musical étant moins heavy que celui du trio français. Mais si certains morceaux poussent fort la saturation pour des passages bien costauds (on pense à « Leaves », bel exemple de ce contraste), le groupe côtoie aussi l’autre extrême du spectre musical, avec des morceaux mélancoliques fluets (« Apple of your Eye »), confinant au pop rock, limite folk parfois (« Halcyon »). Au milieu, on retrouve des plages typiques de rock indé (« Rabbit »).

Les passages les plus réussis au goût de votre serviteur sont néanmoins les plans où le groupe s’engage à fond dans le psych rock, un genre qu’ils maîtrisent finalement dans sa plus large interprétation : du plus classique (« Heartless Machine ») jusqu’au pur space rock (« Who cares what you think ? », ou le le prodigieusement catchy « Why do you Ask? » mélant jam rock et plans kraut). Très judicieusement calé en fin d’album, le très gros « The Clock Strikes Forever » (presque 12 min) vient synthétiser le talent du groupe, partant sur un beat space rock lancinant à souhait, boucle au groove grossissant à la Farflung, tournant impeccablement pendant plus de quatre minutes sans presque jamais faiblir, amenant à un point culminant de jam rock bien foutu (la seconde moitié, plus noise, est moins emballante, mais l’essentiel était dit).

Les amateurs de psych rock varié devraient trouver leur bonheur dans cette galette : proposant assez peu de plans heavy (même si souvent à l’origine de quelques belles embardées saturées) le groupe nous fait voyager à travers les vastes étendues désertiques australiennes, grâce à des compositions psych rock et space rock emballantes et ennivrantes. C’est peut-être un peu cliché, vu comme ça, mais on vous défie de voir les choses différemment après 4 ou 5 écoutes. Probablement remarquable en live.


 

Note de Desert-Rock
   (7.5/10)

Note des visiteurs
   (8.75/10 - 4 votes)

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1 commentaire
  • Une curiosité, c’est un peu comme si les Beach Boys faisaient du Stoner doom. Des bonnes idées là-dedans…

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