Sous le pavé, la classe.
From Chicago, Illinois, sévit le quintet Huntsmen. Coupable de deux EP et deux albums depuis 2014, les américains fourbissent un métal riche, complexe et intense qui éclate au grand jour dans ce nouvel opus Mandala of fear.
Riche, oui, car si elle évolue sur une solide base post-métal, la musique des Huntsmen ne saurait être réduite à cet écrin. Il est stupéfiant de constater à quel point les américains se font fort d’un savoir-écrire pointu et dense. Leur « americana métal » tel qu’ils aiment à l’intituler fait preuve d’une sémantique exactitude. L’americana, ce courant se voulant syncrétique, dépoussiérant au passage la musique traditionnelle, est l’appellation toute trouvée pour décrire Mandala of Fear. En effet, si vous êtes friands de composition à tiroirs aux styles éparses mais cohérents cet album est fait pour vous.
Le groupe n’hésite jamais à passer d’un psychédélisme froid à la fournaise du black, d’harmonies vocales sorties des années 70 à la poisse gutturale du sludge. Mandala of fear est un voyage long immersif et surtout cohérent qu’on ne trouve que trop rarement dans les productions actuelles. Le premier morceau « Ride out » en est l’exemple parfait. Une mélodie parfaite, un je-ne-sais-quoi de folk dans son intention et puis une claque double black en pleine poire, rougissant fessier et tympan à la limite de l’indécence. Nous voilà, consentant, à subir les assauts qualitatifs du quintet, séant tenant.
Mandala of fear souffre cependant de sa longueur. Afin de traiter toutes leurs idées et de trousser leur ligne directrice, celle d’un soldat déployé pour la première fois, les américains nous sortent une galette longue, plus d’une heure vingt, et donc difficilement assimilable d’une traite. Reste que cette durée est compréhensible et nécessaire une fois l’album écouté. Menfin (comme dirait Gaston) il ne faut pas avoir une autre activité à côté, tant cette musique nécessite une attention de tous les instants. Si vous êtes du genre à picorer, « Ride Out », « Pirates of the waste » et « Loss » devraient vous convaincre de voyager un peu plus longuement en leur compagnie.
Sorti dans une relative indifférence, Mandala of fear de Huntsmen est pourtant une tarte gigantesque à la hauteur des exigences déployées par le quintet. Si vos écoutes vous mènent à faire le grand écart entre Mastodon et Crosby, Stills Nash and Young, à passer sans vergogne de Russians Circle à All Them Witches, il est fort à parier alors que vous allez succomber à la folie créatrice de Huntsmen. Un album fort, dense, à la production solide qui doit trouver une place de choix dans vos collections musicales.
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