Various Artists – The best of AC/DC (redux) & Back in black (redux)


L’album de reprises est toujours un exercice périlleux… Et encore, le mot est faible ! En effet, quelle que soit sa fonction ou son idée de départ principale, il décevra dans la majeure partie le public ! Un album de reprises est censé rendre hommage à un groupe ? Les fans vont passer leur temps à dénigrer les reprises, sous prétexte qu’elles « sont moins bonnes que les originales », qu’elles « dénaturent complètement les chansons » ou encore qu’elles « ressemblent tellement aux originales que ça ne sert à rien de faire un copier-coller »… Un album de reprises propose des relectures de titres moins connus ? « C’est nul, ils auraient pu reprendre des titres connus ! »… Un album de reprises propose des relectures de tubes intemporels ? « Ils auraient mieux fait de reprendre des trucs qu’on ne connait pas, cela aurait permis de faire découvrir la discographie du groupe ! »… Bref, l’album de reprises est très rarement bien considéré et bien souvent (et à raison) dénigré des fans du groupe de base qui ne jurent que par les originaux.

Autant dire que l’arrivée sur le marché début décembre de 2 albums de reprises consacrés à AC/DC aura donné quelques sueurs froides aux fans des australiens (dont je suis) avant même la moindre écoute. Pourtant, il y avait de quoi se rassurer : le label, Magnetic Eye records, n’est pas le premier venu et a déjà enfanté quelques cover albums du même tonneau, notamment ceux d’Alice In Chains, Electric Ladyland de Jimi Hendrix ou encore Pink Floyd. Ensuite, il y a le choix des reprises : outre un album composé de reprises tirées de toute la discographie du groupe, on découvre un Back in Black redux reprenant l’intégralité de l’album hard rock le plus vendu de l’histoire. Enfin, le casting : Red Fang, Howling Giant, Jakethehawk, Domkraft, Red Mesa, Solace, Kal-El, Kryptograf… Une belle armée de tâcherons entièrement vouée à la cause fuzz. Du coup, on se dit qu’on va se régaler et qu’AC/DC sera fier de l’hommage. Le résultat est… mitigé.

Commençons donc par évoquer ce Best of redux à l’artwork assez réussi. Witchskull ouvre le bal avec un Sin city convaincant, en tout cas totalement dans l’esprit hard blues d’AC/DC. Puis mes chouchous de cette année, les norvégiens de Kal-El, dynamitent « It’s a long way to the top (if you wanna rock’n roll) » à leur façon, c’est-à-dire avec un mur surpuissant de fuzz. Puis l’album perd en relief et en intensité (notons malgré tout la belle version de « Bad boy boogie » par Kryptograf) jusqu’à « For those about to rock (we salute you) » reprise de fort belle manière par Riff Lord, suivi par l’incontournable « Whole lotta Rosie » dans une version survitaminée de Solace. Le reste de l’album est anecdotique (mais plus que correct), hormis peut-être le démoniaque la démoniaque version de « The razor’s edge » par Ghost Ship Ritual. Entre nous, tant qu’à faire un best of, j’aurai aimé un petit « Let there be rock », « Highway to hell » ou « Thunderstruck »… Bref, du très bon et du moins bon mais dans l’ensemble, ce Best of redux reste recommandable aux fans d’AC/DC, de cover albums et de stoner qui découvriront leurs groupes préférés sortir de leur zone de confort.

Passons maintenant à ce Back in black redux qui fait, au premier abord, autant saliver qu’il inquiète. C’est vrai quoi, les légendes sont tenaces et difficile de ne pas redouter un carnage, surtout quand on découvre que ce sont les tarés de Red Fang qui ouvrent l’album ! Et ce qui devait arriver arrive : ils ont réussi à pourrir « Hell’s bells » ! On a l’impression qu’ils jouent affreusement faux (c’est sans doute voulu vu la propension du groupe à ne jamais rien faire comme tout le monde) mais alors là, on atteint des sommets de portnawak ! Heureusement que « Shoot to thrill » n’a pas été trop écorné par Howling Giant sinon je criais au scandale dès le deuxième titre ! Le reste n’est qu’une succession de déceptions (on attendait mieux de Jakethehawk sur « You shook me all night long » et je resterai poli avec Besvarjelsen et leur embarrassante version de « Back in black »…) et de reprises moyennes. Bref, on reste grandement sur notre faim, voire même on ressent une pointe d’agacement parce que merde, le matériel original permettait un bien meilleur résultat !

Voilà, comme je le disais plus haut, difficile de ne pas décevoir l’auditeur avec un album de reprises, surtout quand ledit auditeur est un fan inconditionnel du groupe original. Mais ces deux « Redux » ont le mérite d’exister et de proposer une relecture qui, si elle ne sera pas appréciée par tout le monde, aura sans doute permis à de nombreux groupes d’approcher un groupe légendaire pour beaucoup. Reste à vous faire une idée par vous-même mais pour ma part, ces quelques écoutes nécessaires pour cette chronique resteront sans suite…

 

Note de Desert-Rock
   (6,5/10)

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