Il y a bien longtemps, dans une page lointaine, très lointaine nous avions parlé de Arrakis Soit en 2015, (sur cette page ici), spicy trio de Thessalonique qui portait sur la musique un singulier regard azuré et composait d’instinct des morceaux introspectifs. Il aura fallu de nombreuses années (Quatre en l’occurrence) pour que ce groupe à force d’entraînement devienne le “court chemin”, une entité capable de produire à la perfection un son qui brouille les frontières temporelles de la musique. Quoi de plus normal pour un jam band psyché me direz-vous?
Grosse évolution côté enregistrement, Ammu Dia aussi bon fut-il n’avait pas la qualité sonore de ce Technonology Vol. I. Un travail en profondeur qui apporte de la maturité à la musique de Arrakis. Cette liberté on la retrouve dans le ton, elle est perceptible dès l’ouverture sur “A Night In Tokyo” (A vrai dire, perceptible dès la pochette de l’album qui annonçait pas mal de bruit). D’ores et déjà les samples et les effets posés sur la guitare augurent de quelque chose d’un peu hors norme au sein du genre psychédélique en touchant du doigt l’esprit de l’acid jazz le plus intoxiqué
Cette plaque entièrement instrumentale embrasse des mélodies éthérées avec “Pareidolia” et ses sonorités entre expérimentation et post quelque chose. Ce morceau se verrait bien comme un travelling sur un désert d’après la bombe. Les mélodies hypnotiques de la basse sont notables de bout en bout de l’album, sur “Hypothalamous” elle sublime les riffs progs énervé de la gratte. Sur “Dream Explained” et “Animan”, avec sa saturation elle impose un beat agressif là où guitare et batterie jouent au yoyo avant que le tout ne s’envoie en l’air dans une belle orgie trioliste à grand renfort de Wahwah
Si parfois la qualité de la galette est ternie par une tendance à la perte de contrôle, Technontology Vol. I semble comme le premier opus, composé d’une traite sous les auspices de la culture jam band psychédélique. Les six morceaux composant ce premier volume, de ce qui sera à terme un diptyque, s’enchaînent avec une densité certaine sans pour autant être lourds à digérer.
Technontology Vol. I n’est sans doute pas un album pour toutes les oreilles, il irritera les amateurs de productions carrées et consensuelles. Par contre si votre esprit est tourné vers le psych à tendance corrosive et que vous cherchez un peu de fraîcheur au sein des productions actuelles, il est fort probable que vous trouviez chez Arrakis de quoi vous amuser quelques temps et sans doute scruterez-vous avec impatience la sortie du second volet d’ores et déjà en cours de constitution.
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