Frais émoulu avec un premier album “self titled”, comme ils disent en Amérique, des riffs lourds comme une fricadelle, une voix graissée à la sauce Dallas, les belges de Beaten By Hippies sortent quelque chose de (devenu) rare. Les titres posent parfois la question du style mais nous y reviendrons car ce quartet avait toute sa place dans nos chroniques, il aurait été dommage de vous en priver.
Beaten By Hippies, c’est avant tout un enchaînement de titres où sonne toujours le stoner, mais un stoner 90’s, un son garage bien calibré. Le morceau “Rock’n’roll” avec sa ligne de basse résume tout ou presque! c’est suave, costaud, mélodique puis ça vire au prog toujours sans débauche indigeste, quel régal! En poussant un peu plus loin le chemin le titre éponyme joue dans la cours du space-rock avec des boucles aussi lascives et électro qu’un Massive Attack. La curiosité pousse à l’écoute et on ne se pose pas bien longtemps la question de la légitimité de cette prise de partie habilement intégrée.
La vision du quartet c’est au final un stoner old-school rafraîchi et rafraîchissant. Les mecs ne manquent pas de références et une fois la lecture enclenchée il est bien difficile de ne pas aller cliquer sur le bouton mise en boucle, d’ailleurs, il n’est pas très utile de se retenir, on se laisse tenter et on cède. Parfois un sentiment borderline du point de vue identité envahit l’auditeur, mais le groupe retombe toujours sur ses pattes, en équilibriste avisé. Toutes les pistes trouvent leur place, c’est assemblé avec goût et le discours s’il embrasse une tonne de sujets tient ses promesses grâce à un fil conducteur stylistique qui lui est bel et bien stoner. Le puriste pourra s’en convaincre sur plusieurs titres dont notamment “Breathe Slow”.
Avant même d’écouter cet objet parfois déroutant, il faut jeter un coup d’œil du côté de l’artwork qui résume la plaque en livrant avec humour une peinture de l’esprit du groupe. Le coup d’œil n’est pas gratuit et on le paye en auditions répétées, mais au fond, il faudra bien admettre que c’est une prise de plaisir constante. On sort de Beaten By Hippies par la grande porte sur “Tomahawk” l’objet fait son office et pose tout de même la question du point commun entre punk et stoner, sans doute un garage plein de mecs remplis de bière et de joie d’être ensembles.
On aimerait en voir plus souvent de ses plaques où siègent ensemble originalité, prise de risques et cohérence. Le pari est réussi pour Beaten By Hippies et même si la production ne mène pas toujours vers les hautes sphères d’un son léché j’ai bien envie de dire, peu importe, cet effort est vivant et humain, il transpire, il donne à voir ses tripes et ce n’est pas plus mal comme ça! Une tof babelutte à découvrir sans trop trainer.
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