Bedemon – Child of Darkness


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Qu’il est difficile pour le fanatique de Pentagram que je suis de porter un jugement intelligible sur cette improbable sortie de Relapse Records, firme nous ayant plus habitué à défraichir l’avenir du blast supersonique que de jouer les paléontologues du metal en exhumant les origines de veilles légendes récemment réhabilitées. Il devrait pourtant être considéré comme une chance d’avoir aujourd’hui accès à ce bout d’histoire qu’est Bedemon d’autant plus  sur un label aussi important, fêtant cette année 25 ans d’activisme sonore au service de la cause metal.

Bedemon, contraction des mots Behemoth et Demon, est un offshot de Pentagram. C’est à dire un groupe parallèle qui vécut le temps de quelques enregistrements lors d’une période de creux du groupe principal de Bobby Liebling et Geof O’Keefe, que l’on retrouve ici entouré de musiciens qui feront parti, à un moment ou à un autre de l’insaisissable entité Pentagram. Ainsi le fait qu’il nous soit aujourd’hui offert la possibilité d’avoir accès à ces quelques démos, morceaux de l’histoire du doom est une chance. Le passionné de metal sait l’importance de la filiation et il ne fait aucun doute que l’écoute de cette poignée de titres, rassemblés sous le nom de Child Of Darkness, rassasiera la soif d’information de beaucoup d’entre nous. Mais d’un autre coté, comment l’amateur de musique, dépensant l’excédent de son salaire en vinyle et appareils vintage pour obtenir le meilleur son possible, peut il trouver un quelconque intérêt à la déclinaison sur son format de prédilection de ces démos au son si caverneux, tenant plus du devoir de mémoire que du plaisir auditif ?

Sur la qualité des compositions, il n’y a rien à dire. On sait tous que si Liebling et sa bande avaient fait les choses correctement ils seraient aujourd’hui assis à côté de Sabbath sur le trône du heavy metal, fesse contre fesse sans rougir. Il est aujourd’hui trop tard pour refaire l’histoire. Reste que sur la quinzaine de titres dissimulés sous cette hideuse pochette suggérant – peut être dans un excès de franchise – que le travail a été bâclé, il y avait matière à publier un album solide et pourquoi pas chatouiller Ozzy et sa bande sur leur propre terrain. Le début des années 70 aurait sans doute pu supporter une recrudescence de sorcières au satanisme modéré. Mais de nos jours, passé le plaisir de retrouver cette façon si particulière qu’a Liebling de verser dans l’incantation plus que dans le chant (« Child Of Darkness », « Serpent Venom »), quel avenir pour ces morceaux de passé ? Quel crédit apporter à ces démos, déjà publiées en 2005 chez les Italiens de Black Widow records dont le tirage limité et un poil collector sied parfaitement à ce presque groupe qui n’a rien à gagner, hormis quelques dollars, à voir sur le marché cette poignée de titres au son exécrable. Si quelqu’un a une réponse à m’apporter qu’il la laisse en commentaire.

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