Besvärjelsen – Atlas


Pour celles et ceux d’entre vous qui ne connaissent pas, petit retour sur Besvärjelsen. Groupe suédois, chant principalement féminin, doom metal mélangé à d’autres styles, des membres ayant déjà roulé leur bosse dans d’autres groupes plus ou moins connus.

Et là vous me direz à raison, qu’est ce qui va distinguer ce groupe de tout un tas d’autres ? Déjà il y a ce qu’en disent les autres. On ne va pas se mentir, leur deux premiers EP (Villfarelser en 2015 et Exil en 2016) n’ont pas vraiment dépassé les frontières suédoises et les collections de die hard fans écoutant tout ce qui passe. Mais les échos étaient déjà assez positifs. Ce n’est qu’avec la sortie du très recommandable premier album Vallmo en 2018 que le groupe va véritablement se faire connaître des amateurs du genre. Quelques défauts, pas mal de qualités. Bref, on se note le nom du groupe dans la rubrique « à surveiller ».

Quelques mois plus tard le groupe se prête au projet lancé par Blues Funeral Recording pour un EP (Frost) dans la continuité du premier album. Pas de réelle avancée (une production tout de même un poil meilleure). A titre personnel, j’ai tout de même plus accroché sur cet EP que sur les productions précédentes. Mais on reste donc sur quelque chose de comparable, c’est déjà ça. Les voici de retour presque 3 ans plus tard avec un deuxième album sobrement intitulé Atlas.

Premier constat, mis à part la clôture de l’album, on ne dépasse pas les 6 minutes par titre étant même majoritairement en dessous des 5. On sent donc avant même la première écoute l’étiquette doom se polir quelque peu. Deuxième constat et ce dès les premières notes, la production est largement meilleure. Le budget enregistrement a dû être plus confortable et ça s’entend immédiatement. Troisième remarque tout aussi instantanée, si l’album est à l’image de ce premier titre très accrocheur et dynamique, l’étiquette Doom aura vraiment du mal à rester collée.

« The Cardinal Ride » d’ailleurs choisi comme extrait pour la promotion de la sortie, est clairement orienté dans une direction différente des précédentes sorties. Celles et ceux qui connaissent le groupe seront surpris.es à n’en pas douter. Cependant, ça sonne bien. C’est très accrocheur, c’est bien écrit, assez court et efficace. « Acheron » enchaine avec la même constatation. Des riffs plus courts mais soignés, un tempo plus soutenu et un son plus massif, moins dépouillé. Les arrangements et autres ajouts ont été peaufinés, c’est moins brut mais très agréable à l’oreille. Et le solo de guitare qui ne s’encombre pas de technicité est juste là pour une transition avant le retour du refrain. J’ai parfois l’impression d’écouter un autre groupe, clairement. Pas habituel. Premiers titres à l’opposé de ce qu’on attendait. Déception ou pas ? Et bien pas du tout. Certes la direction musicale semble avoir changé mais c’est peut-être un mal pour un bien. Le groupe parait plus à l’aise. Lea Amling Alazam semble par exemple plus épanouie vocalement. Consciemment ou pas, l’album proposé est clairement plus abordable pour un public réfractaire à l’étiquette Doom. Un peu comme Alunah dont l’étiquette Doom m’a toujours rendu perplexe, Besvärjelsen vise clairement un autre public. « Hourse of the Burning Light » est carrément à deux doigts du stoner FM avec son refrain hyper évident et son riff de base d’une simplicité assumée. Changement de direction certes, mais on ne renie pas son passé et le titre suivant « Paradise » ralentit clairement son rythme pour nous donner une compo assez classique et pause bienvenue dans ce milieu d’album. Car « Digerliden » reprend la route en ligne droite plein gaz juste après.

Bourré de qualités, cet album n’évite cependant pas quelques facilités. « Descent » est un titre bien trop simpliste dans son écriture prévisible et l’instrumental dépassant à peine les deux minutes est parfaitement dispensable ou aurait dû clairement être intégré comme intro au titre suivant « Obscured by Darkness » qui fait le job côté Doom like.
L’album se termine avec « Divided Ends ». On y retrouve quelques riffs plus longs, des changements de rythme et autres variations qui en font certainement le morceau le plus riche.

Je vous conseille fortement de découvrir cet album comme si c’était un nouveau groupe et de ne surtout pas attendre une suite directe de Vallmo. Car sinon vous risquez d’être déçu.e mais surtout de passer à côté d’un album très agréable à l’écoute et qui devrait permettre à Besvärjelsen d’être plus remarqué et de voir son nombres de fans largement progresser.

Note de Desert-Rock
   (7.5/10)

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