Black Lung, groupe de Baltimore qui s’échine à faire coller le terme Power à celui de trio signe ce mois-ci chez Ripple Music son troisième album LP. Le groupe a choisi ne voie particulière pour dispenser son Stoner au relents Doom, il joue sans basse et compense l’étrangeté à l’aide de gros effets de distos sur fond d’amplis surdimensionnés et de plugs qui vont bien. Le trio s’est forgé une solide expérience de la scène en passant par les plus prestigieuses d’entre elles notamment le Freak Valley ou encore le Desertfest Belgique preuve en est qu’il méritait que l’on cause de lui. Place donc à notre écoute de Ancients, nouvel album de Black Lung.
D’entrée de jeu, Black Lung dévoile un Stoner Mélodique lent et basse doomesque sur “Mother of The Sun”. L’esprit des morceaux en général, va doucement pour s’extraire d’une atmosphère pesante et sombre mais finit par décoller vers des horizons plus lumineux.
Le chant particulier, nasal et haut perché en fin de note de Dave Cavalier fait monter l’auditeur sur des montagnes russes pendant que sa guitare et celle de Adam Bufano accompagnées des fûts de Elias Schutzman te secouent dans les virages. Lorsque je dis que le chant est particulier, c’est qu’il sonne bien souvent juste d’esprit et bien souvent aussi il interpelle, il est difficile d’avoir un avis tranché sur la question. La seule certitude étant que Cavalier évite le conformisme tout en s’appuyant sur une variété de styles allant jusqu’aux frontières d’un garage entendu.
On s’arrêtera quelques temps sur le titre “Gone” où résonnent d’inhabituelles percus pour accompagner une gratte expressive et old school aux solos psychés comme à la belle époque du Blues Rock Psyché, le tout dans une atmosphère changeante. C’est une curiosité, un bon morceau trippant qui marque le centre de l’album.
Malgré l’absence (quasi total mais pas absolu) de basse, le maquillage qui en résulte ne laisse jamais une impression de bricolage, tout est bien équilibré et aucun manque ne se fait jour. Le titre “Vultures” amorce une montée trippante vers la fin de l’album et distille un son particulier en regard du début de la plaque. Plus contemplatif et louchant sur l’esprit d’une fin de carrière du Pink Floyd. Le fait est que Ancients est un album où l’on voyage pas mal niveau ambiance, une œuvre plutôt complète sans être bordélique. On soulignera la qualité de l’enregistrement avec une belle profondeur de son côté batterie la voix bien appuyée par une reverb qui ne donne pas dans l’absurde pas plus que les effets posés sur les cordes comme sur “Dead Man Blues”, entre Lap Steel et jeu au bottleneck.
Clairement, Ancients est un bon album, un de ceux qui baignent dans la culture Stoner et Doom avec une complaisance entendue. Plus d’une fois il se montre polymorphe et permettra tout un chacun d’y rattacher ses propres références. On s’y laisse porter sans jamais être pris d’un réel sursaut. Sans aller jusqu’à se ruer sur la galette il est plutôt souhaitable de se laisser prendre par surprise et d’y passer quelques écoutes au calme et d’y revenir à l’occasion.
(Pour donner votre note,
cliquez sur le nombre de cactus voulus)
Laisser un commentaire