L’histoire de Black Rainbows est depuis le début liée à la France. C’est en effet chez Longfellow Deeds, label parisien, que le trio Italien fait ses premiers pas, avant qu’ils n’aient leur pays, puis l’Europe à leur botte. Désormais il paraît clair que l’hexagone exerce toujours une certaine attraction chez le groupe, et réciproquement. Venus de Rome, où ils sont grandement responsables de l’effervescence musicale des soubassements de l’antique capitale Italienne, les trois membres du groupe organisent des concerts, enregistrent dans leur studio et diffusent leur son via leur propre structure, Heavy Psych Sound Records. Seuls décisionnaires à chaque étape de la manufacture de leur musique, les romains ont réussi, avec trois albums, un split avec Farflung, puis un autre rassemblant également Naam et The Flying Eyes, à s’inscrire comme l’un des combos qui comptent, chez eux bien sûr mais aussi et surtout en dehors de leurs frontières, à force de tournées et de concerts à haute teneur en fuzz.
Héritiers d’une musique où l’on croise l’urgence des MC5 et les digressions d’Hawkwind, chantre d’un stoner d’abord désertique, puis un poil plus personnel, Black Rainbows a clairement forgé sa réputation sur scène. Si leur premier album Twilight in The Desert péchait par ses influences marquées et Carmina Diablo par une volonté forcenée de trancher avec le précédent, le trio a trouvé sa recette sur Supermothafuzzalicious. Au moment de fêter 10 ans d’existence avec un quatrième opus, Hawkdope, c’est un groupe dans la force de l’âge que l’on retrouve, publiant tout simplement son meilleur effort à ce jour.
Il y a, c’est désormais évident, quelque chose de Fu Manchu chez les Italiens. Cette obsession pour le fuzz ne vient clairement pas de nulle part, ainsi que ce groove rond comme les mamelles de la louve à laquelle Gabrielle Fiori et ses deux acolytes se nourrissent goulument. Mais il semble important de faire également un parallèle avec Monster Magnet, dont Black Rainbows a décortiqué les extravagances psychédéliques, jusqu’à en gaver Hawkdope jusqu’au moindre recoin. Le titre même de l’opus sonne comme à hommage à ceux qui célèbrent les drogues jusqu’à l’infini. Chaque morceau est un hit, du refrain « Hypnotize My Soul with rock’n’roll » aux accents sludgy du riff de « Killer Killer Fuzz » en passant par le tempo lascif et presque sexuel d’« Hawkdope ». La galette est inFUZZée de guitares, transpire le groove et répand son aura cosmique piste après piste. Incarnation messianique de l’esprit du disque, le single « The Prophet » prêche pour la paroisse de ce noir arc-en-ciel à grand renfort de guitares dont l’interminable solo renforce, si besoin était, la filiation avec l’ancien groupe d’Ed Mundell.
Plus apaisé que Supermothafuzzalicious, tout en gardant une continuité certaine dans la discographie en mouvement des italiens, Hawkdope poursuit l’exploration des chemins nébuleux, voyage que le trio avait commencé à entreprendre sur Holy Moon pour ramener le propos sur les berges chaudes d’un rock fuzzé de tout premier ordre. La synthèse est d’excellente facture qu’on se le dise.
Le point vinyle :
Très au fait des envies des collectionneurs, Black Rainbows cajole ses fans avec une version ultra limitée et numéroté à 100 exemplaires (yellow splatter), une version violette à 400 unités pressées ainsi qu’une version gold. Les prix vont de 15 à 45€ selon votre degré de folie.
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[…] je vois un bout de Carmina Diabolo ici et là de Stellar Prophecy et de ce coté les chromes de Hawkdope. Faut dire on s’y attendait un peu avec les copains, ça fait quelques années que tu fais de […]