Voilà un bout de temps que nous n’étions pas revenus sur le quintette californien de Blackwülf, pourtant signé chez Ripple Music depuis quelque temps et sortant ces jours-ci sa troisième plaque sous pavillon du susdit label. Il y a des groupes comme ça, tu retombes dessus et tu te demandes pourquoi on a en pas plus causé. allons donc nous rattraper et chroniquer Thieves & Liars nouvel opus de cet injustement peu éclairé groupe de stoner.
Voilà un album qui ne met pas longtemps à remplir l’auditorium d’une forte odeur de cuir de perfecto. Ça fleure bon le vintage et le virage stoner des belles années Hard Rock. On sait d’emblée qu’on n’aura pas grand-chose à attendre en termes d’innovation, mais c’est après tout souvent le cas dans notre branche musicale, ils sont loin derrière nous les territoires inexplorés du genre, cependant faire la démonstration de son talent en 37 minutes comme l’entreprend ici Blackwülf est loin d’être une gageure.
Des riffs gras de “Shadows” à ceux de “Cries Of A Dying Star” on bouffe du phrasé méchant aux babines retroussées mais toujours harmonieux avec en point d’orgue un Killing Kind à la structure remarquable, a moins que ce ne soit le titre éponyme qui prenne le dessus, à vous de juger.
Le groupe a le chic pour faire rouler les muscles à ses compos. On n’est certes pas chez mister univers mais on entend bien le vent siffler quand la mornifle passe près des oreilles comme c’est le cas dès l’introduction de “Failed Resistance” qui prévient l’auditeur avec une frappe insistante sur la cowbell avant de venir enfoncer les riffs à coups de marteau.
La force de cet album est là, une capacité à aligner 9 pistes sans jamais leur faire dépasser 5 minutes sauf à l’exception de “Psychonaut / Edge of Light”, balade au centre de l’album qui le structure avec un certain classicisme et fait la redite de la lancinance du chant si marquante sur “Seems To Me”. Blackwülf dispose d’une capacité à fournir un album qui met les pieds en plein dans les standards du genre et fait sonner ses compos d’un rock velu sans que rien ne dépasse pour autant. La parfaite assimilation d’une culture toute entière dans une production léchée, en somme.
Alors oui, tout ceci ne fera pas de Thieves & Liars l’album de la décennie et honnêtement on s’en fout, c’est bien foutu et ça rentre pile dans les cases. Aucun riff ne sera plus mémorable qu’un autre et cependant font tous appel aux souvenirs d’une multitude d’albums poncés jusqu’à la corde il y a de cela longtemps déjà. Mais le plus important de tout, aucune piste n’est flemmarde ou ne trahit le genre, un vrai moment de plaisir.
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