Blood Farmers – Permanent Brain Damage


Blood Farmers - Permanent Brain Damage

1991. Le stoner/doom ne veut encore rien dire, Kyuss fait encore joujou à trouver son son. Cathedral fait du doom death voir du death tout court et Jus Oborn fait de même avec Thy Grief Eternal. En gros, le riff sabbathien mixé au groove désertique, ça n’est pas encore à l’ordre du jour. Sauf pour ce quatuor de Brooklyn. Eh ouais. En 1991, ces 4 new yorkais viennent d’enregistrer une quasi-genèse de ce qui me pousse à me lever le matin : prendre mon pied sur un son lourd qui me fait secouer ma tignasse graisseuse au rythme d’accords binaires et occultes.

Le pire, c’est que ce disque n’est qu’une démo dont ils ne garderont que certains morceaux réenregistrés, qui paraîtront sur le premier album qui sortira sur le mythique HellHound. C’est Toreno de LeafHound qui la publiera des années plus tard et on n’ose y croire. Ça, une démo ? Le son est monstrueusement monolithique, grésillant et chaleureux, rond, massif. Des mecs ont réussi à sonner comme Dopethrone 10 ans avant ? Le beau prestige du trio du Dorset en prend un sacré coup.
Et il y a plus qu’un son, il y a les riffs. Ça charcle sec. A l’image de leur nom, c’est saignant comme dans les rigoles d’évacuation d’un abattoir. Tout le monde en prend pour son garde. Les morceaux avoinent pendant un quart d’heure en moyenne, malgré quelques torpilles de 5 minutes et on ne s’ennuie pas. On secoue la tête, hébété, la voix épaule la mélodie, pendant que les grattes aiguisées déversent des flots de soli affutés comme des lames de rasoirs. Ça du branlage de manche, ils en ont foutu partout, c’est plus pratique pour tailler la barbaque mais ça sait s’arrêter pour revenir au riff marteleur qui font la force de cette démo. Violent, malsain, insidieux, ça bourrine tout en restant dans une optique simple et claire, malgré les litrons d’hémoglobine : Elever un culte kitsch et boursouflé à notre idole à tous, Tony Iommi, l’apprenti boucher qui n’a pas hésiter à payer de sa personne pour vérifier la qualité de découpe de ses riffs sur son doigt. Une fois lui a suffit.

Au bleu, saignant, à point ou bien cuit, malgré nos préférences de cuisson, nous savourerons tous ce disque et son petit frère de la même façon, comme un morceau de choix qu’on a laissé bien trop longtemps au réfrigérateur, mais qui n’a rien perdu de son fumet.

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