Du lourd ! Du gros lourd ! De l’oppressant ! Du torturé ! Du putain de drone complètement barré qui récure les conduits auditifs ! Du doom qui renvoie Cathedral au Club Dorothée ! Vous en rêviez : Blood Of The Black Owl l’a inventé !
Si l’évocation de Earth et Khanate vous donne de l’urticaire passez votre chemin ! Ce second opus proposé par Chet W. Scott va encore plus loin et plus brutalement dans son expérimentation musicale. Terriblement barrée, cette plaque est un voyage introspectif concocté par un véritable agité du bocal qui s’est joint les services de Daniel Ellis Harrod pour nous déclamer des textes au sujet d’un de nos pareils ayant perdu son esprit. Tout un programme qui s’étale sur plus d’une heure.
Malsain en diable, l’univers musical ici abordé est tortueux autant que torturé. Les tempi sont encore plus lents que le pouls d’un fumeur de shit aux yeux mi-clos vautré sur son matelas ; ils sont assénés avec force presque de manière martiale. Les guitares sont aériennes lorsque le propos est apaisé puis overdrivées lors des montées en puissance sonores qui ponctuent cette galette. Les textes posés sur une trame construite de sonorités et de riffs englués s’inscrivent tel un copier/coller supplémentaire à ce maelström presque jouissif quand ils ne sont pas vociférés du fond d’une caverne.
Dans un trend assez similaire à son premier opus, Blood Of The Black Owl nous gratifie à nouveau d’une production dans laquelle il faut se plonger sans retenue pour en apprécier réellement les moindres détails. Soignées à l’extrême, les plages offrent quelques surprises comme l’épique ‘He Who Walked Away From The Fire & Laughed As He Bled’ qui est une réussite du genre. Telle l’œuvre d’un psychotique génial, ‘Unattanable Vistas Of Our Remembrances’ est une montée en démence absolument fabuleuse.
Si cette galette n’est pas le disque le plus abordable qui soit, certaines compositions comme ‘Crippling Of Age’ raviront les fans de Eyehategod car plus concise et rentre-dedans que les longues plages reptales qui l’accompagnent. Au final, cette plaque est un plaisir à s’écouter en égoïste ou alors à passer à votre belle-mère quand vous voulez lui voir les talons !
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