Blues Weiser repose sur trois types qui ont posé les bases de leur musique en 2016 avec un premier LP qui n’avait d’autre ambition que d’offrir un peu de musique pour picoler avec les potes. Partant de ce postulat nos trois espagnols voyagent entre les styles pour peu que cela soit un minimum bluesy et surtout bien senti. Attirés en 2021 par Argonauta Records, ils nous offrent cette année Obey The Booze, une plaque de presque 40mn dont voici notre perception passé la superbe pochette de l’album.
Si l’intro “Fortune Teller” marche dans les pas du classique stoner mid tempo c’est un véritable pot-pourri qu’offre Blues Weiser. Il faudra dérouler toute la galette et aller taper sur “Void-cather” pour en retrouver la synthèse entre balade à boire et stoner rocailleux ivre de puissance.
Il y a du funk, à la pelle, de “Loose Lips” qui joue sur la frontière avec le feeling d’un Jimi Hendrix à “Clit Eastwood” qui cherche la folie d’un Red Hot époque Freaky Styley. Les boucles sont maîtrisées, les arguments massifs et comme dans ce dernier cas cela vire même à la sauvagerie orgasmique.
Ne nous méprenons pas pour autant, il n’y a pas de tricherie dans le nom Blues Weiser, ça fleure le blues rock (ou power blues selon les écoles). Aussi sensuel qu’un Popa Chubby sur “The Grass” et glissant vers le proto métal zeppelinesque sur “No Input” dont la structure est indéniablement blues. (Entre la rythmique et l’écho de la gratte qui joue le solo tout en finesse, c’est un rendu impeccable)
Le virage s’opère sur “Echoes of Oblivion” avec un pysch moderne teinté de grunge dans son dernier tiers, le titre se complète agréablement avec “Impact of Aviation” qui permet de rentrer dans le vif du sujet avec des mélodies profondes et puissantes qui ronronnent stoner pych de bon aloi.
Obey The Booze ne fera sans doute pas figure d’indispensable dans votre discothèque mais reconnaissons-lui la qualité d’un album de vieux routards qui roulent leur bosse discrètement et mettent tout leurs cœurs et leurs âmes dans leur ouvrage. Une belle pièce sur laquelle il est plutôt plaisant de tomber. Comme le dit le slogan de Blues Weiser: “Blues for Booze !” Qu’il est bon de ne pas se prendre la tête!
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