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Bombus – Repeat Until Death

Avec « Repeat Until Death », les Suédois sont des candidats plus que sérieux pour les nominations tant attendues de la pochette la plus moche de l’année. Tant pis pour eux : ils ne l’auront pas volé celle-là ! Son long format précédent « The Poet And The Parrot » ainsi que son petit frère le court « Apparatus » se situaient à un niveau autrement plus qualitatif – et créatif – en ce qui concerne l’écrin. Bref, je vais passer sur ces considérations, certes dommageables, mais sans incidence sur la musique. On pourrait tergiverser des heures au sujet de l’emballage, sur le sexe des anges, sur le goût des Scandinaves ou sur le revival heavy-moule-burnes des années quatre-vingt qui inspire ces garçons, mais cette production heavy est-elle au rendez-vous côté son ?

Je suis quelque peu mitigé à la première écoute de cette plaque qui ne me procure pas les mêmes sensations que celles que j’avais éprouvées lorsque je découvrais leur effort précédent et décide de laisser couler un peu d’eau sous les ponts de Göteborg avant de m’immerger à nouveau dans ce « Repeat Until Death ». Nous ne sommes honnêtement pas à des années lumières du prédécesseur, mais un petit quelque chose semble avoir été zappé lors de la conception de ce nouvel opus qui conserve influences et surtout lourdeur. Ces nordiques aux mœurs étranges (voir la vidéo officielle du single « Deadweight ») ont connu une ascension rapide en terme de reconnaissance publique et cet ouvrage arrive peut-être un peu tôt. Il faut dire que leur heavy rock empreint de gimmicks hard rock – ou punk – se trouve pile poil dans le trend actuel qui voit The Shrine rallier à son art de nombreuses tribus rock. Ces Scandinaves s’instaurent quelque peu comme la réponse européenne à la formation ricaine et ils battent le metal pendant qu’il est encore brûlant.

En ayant opté pour « Deadweight » comme représentant officiel de cet album sur les incontournables réseaux de la toile, Bombus ne trompe pas son monde. A l’instar des autres actes de cette production – qui en compte neuf – on est en terres déjà bien connues en ce qui concerne l’enchaînement couplets et refrains. On est en plein dans une autre époque dont les nostalgiques hantent encore nos rangs. C’est lent, pugnace et, surtout, ça tape droit où il faut comme il faut en écrasant tout sur son passage.

Si tu aimes les ballades lourdes inspirées par le hard teuton des eighties (Accept au hasard) : tu seras aux anges avec « Get Your Cuts ». Si tu affectionnes les plans pas super fins et rapides que Dozer pratiquait dans les temps jadis : tu mouilleras ta culotte sur « Eyes On The Price ». Si tu te frottes à poil contre le crépi de ton vestibule en te repassant les vieux Sparzanza, El Caco ou Mustasch : tu vas encore te faire des sales croutes de lépreux avec le bigrement efficace « Repeat Until Death ». Pour répondre à mon interrogation d’il y a quelques lignes : oui, bien sûr, la musique est au rendez-vous pour tous ceux qui affectionnent la lourdeur un tantinet datée, mais ô combien redoutable dont le quatuor a déjà gratifié les oreilles sur disques ou lors de ses remarquables prestations scéniques même si nous ne tenons pas là le disque de la décennie.

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