Je suis à la bourre pour rédiger la chro de cet album sorti fin 2005 sur le label batave Drunken Maria mais on me pardonnera vu mon adhésion récente à l’équipe de Desert Rock. Borehole est un quatuor hollandais en provenance d’Eindhoven Rock City. Il s’y distingue en singularité par leur fuzz rock dans un ville où le public est acquis (ou vendu, c’est selon) à la cause du punk, du rock moule-bitte et du speedrock.
Borehole a la particularité d’alterner les morceaux au tempo plus modéré (sans tomber dans le down tempo propre au doom ou au sludge) avec des plages au tempo plus engagé et plus “in your face” (traduisez par “dans ta gueule”). Les titres se succèdent de manière fluide et étudiée au long de cet opus riche de 9 petites perles.
Le son de la gratte sent bon la Big Muff (pédale fuzz) sur le grain du légendaire JCM800 de Marshall. Loin de moi l’idée de faire de la pub mais c’est un fait que l’on retrouve très souvent ce duo de choc dans le courant musical auquel ce site est dédié. Ayant pu rencontrer le gratteux lors d’un concert en septembre dernier, il s’avère que ce dernier est ingénieur du son dans un studio d’enregistrement et qu’il lui a fallu plus de 10 ans pour modeler le son qui sort de ses amplis.
La basse effectue avec la batterie un exercice de soutien sans faille avec également de belles couleurs lorsque les passages péchus font suite au calme teinté légèrement de psychédélisme. La batteuse (oui oui, c’est une charmante demoiselle) possède une frappe posée et un jeu aérien dans des effusions de cymbales particulièrement appropriées avec les riffs sans retenue.
C’est dans cette construction rigide mais non dénuée de groove que l’on retrouve une voix haute perchée couplant émotion et rage. Ici, pas question de braillard hurleur ou encore de dégorgeur à sec, on a bien à faire à un vocaliste talentueux au chant travaillé et maîtrisé. Pas question non plus pour lui de monopoliser l’espace, la voix qui évolue dans les spectres vocaux tooliens peut faire silence pour laisser les atmosphères musicales s’exprimer pleinement.
Bref, c’est rapide, c’est lent, c’est calme, c’est pétant, non sans rappeler un certain album légendaire du nom de Blues for The Red Sun. Les bataves de Borehole ont plutôt répété dans des caves enfumées que dans le désert, ils demeurent néanmoins des musiciens très accomplis nous délivrant ici une très belle performance. A fumer sans modération.
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