Borracho livre un sixième LP qui vient compléter la galaxie de ses productions hétéroclites entre splits et EP. Le trio de Washington D.C. nous promet un album sous forme de critique sociétale et on caresse donc l’espoir de trouver un certain renouveau d’énergie dans les compositions de ce Ouroboros fraîchement produit, même si cela consistait à sortir d’un style jusqu’à présent fortement teinté de heavy psychédélique. Style qui nous a toujours donné satisfaction à défaut de nous les avoir fait porter aux nues, allons donc voir si l’heure est venue.
Avec ses affleurements metal sur des pistes très rock, le serpent Ouroboros se coule entre deux eaux. De ses soli légers et blues de “Lord of Suffering” au chant fait de méchantes mélodies nerveuses façon “Vegas Baby” on traverse un continent d’émotions. L’album provoque l’étonnement lorsque la subtilité du clavier presque inaperçu de “Succubus” vient contrer les refrains des mêmes morceaux déjà cités plus haut. Du point de vue stylistique, on ne change pas une équipe qui gagne. Borracho fait du Borracho, on perd peut-être ici certaines singularités qui avaient fait le sel de l’album précédent mais on ne boude en rien son plaisir car la galette gagne en vivacité ce qu’elle a perdu en essais orientalisants.
Côté prod on ne peut que saluer un travail léché qui met en avant la lourdeur quand il le faut et ne rend en rien anecdotique la subtilité. Poussant jusqu’à imbriquer “Vale Of Tears” et “Machine Is the Master” comme deux parties d’une même histoire qui viendra se conclure par les deux titres les plus prenants de l’album dont un “Broken Man” où le clavier revient cette fois en force et où les gimmicks de gratte resteront à coup sûr dans la tronche de l’auditeur.
Au final Ouroboros c’est du stoner pur jus, un concentré du genre qui ne peut que séduire l’amateur et convaincre le néophyte. Certes on n’y trouve pas une bien grande originalité mais la promesse de quelque chose d’un peu plus corrosif est tenue. Si toutes les plaques désertiques bénéficiaient d’une prod aussi correcte on ne s’arrêterait plus sur grand-chose faute de temps. En clair, ce sixième album c’est un peu le retour aux sources du style, appuyez sur play et soyez prêts à bouffer de la poussière, Borracho montre les crocs, espérons la prochaine fois qu’ils mordront dedans à pleines dents.
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