Depuis 2007 Borracho s’est fait sa petite place sous le rouge soleil du monde stoner avec trois albums studio et une palanquée de splits, singles et autres compilations. Officiant à quatre, les comparses de Washington DC mettent en gage Pound of Flesh un nouvel album sans vanité mais plein d’énergie.
Poussées vocales qui bastonnent, lignes de basse puissamment blues et méthodiques quand il le faut, grattes continues et abrasives comme des sableuses, batterie qui botte des culs. Voilà ce qu’on attend d’un bon album de stoner. Voilà ce qu’offre à écouter Pound of Flesh.
Cette galette est propre, on peut retourner la chose dans tous les sens, on ne lui trouvera que peu de défaut, même lorsqu’elle se risque à jouer les originales. La darbouka de “Caravan” et les sonorités orientales qui l’accompagnent n’ont rien de déplaisant. “Dreamer” pastille d’une minute sous forme de balade coupe intelligemment l’album en deux, tout en contrastant avec les riffs musclés de “Judgement Day”, la piste suivante.
Avec un son mixé et masterisé aux petits oignons on ne tiendra pas grande rigueur à Borracho lorsque “It Came From The Sky” se termine coupée net ne laissant pas le temps à la dernière note de mourir. On pourra toujours chercher quelques autres défauts mineurs mais soyons justes, ils n’impactent pas la qualité de la galette.
A côté de ça, après une annonce digne d’une pub de supermarché (qui deviendra gimmick sur “Foaming at The Mouth”), “Dirty Money” assène un chant scandé en duo et du gras qui suinte des cordes. On sent l’ozone dégagée par l’électricité qui alimente les micros lorsque le tempo se calme avant de repartir pleine balle. Un titre forgé dans le rock’n’roll, tout comme “Year of The Swine” avec notamment son solo outrancier.
Pound of Flesh est d’une linéarité exemplaire dans sa montée en tension et se conclut avec un “Burn It Down” introduisant quelques discrètes lignes de clavier avant que le morceau ne décharge toute sa rage. Un titre qui après quelques écoutes se scande en martelant le rythme du poing et permet de sortir de l’écoute avec un profond sentiment de satisfaction.
Borracho avec Pound of Flesh fait un stoner sans grande surprise bien que se détachant de ses précédentes productions par une approche plus personnelle. Le groupe livre une besogne pleine de conscience professionnelle qui ne manquera pas d’apporter entière satisfaction à l’auditeur dès les premières écoutes sans pour autant avoir la prétention de se placer comme un must have. Un album plaisir, ni plus ni moins.
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