Le projet Stöner perdure mais cela n’empêche pas Brant Bjork de nous livrer un nouvel album solo. J’ai bien dit solo et pas avec son groupe. Comprenez ici que Mr Cool comme pour ses débuts prend les commandes totales et enregistre (sauf exception) tous les instruments.
Trip on the Wine ouvre le bal. Riff basique, répété à l’excès, le titre sans être mauvais n’est pas de plus engageant. C’est bien trop simpliste. Un titre qui aurait sans aucun doute été recalé s’il avait été enregistré pour l’un des deux premiers albums du californien. Ce morceau ne restera pas gravé dans nos mémoires et ce n’est pas le solo discret aux deux tiers du morceau qui viendra relever l’ensemble. Difficile de boire ce verre de vin jusqu’à la fin.
Plus de 70 fois. C’est le nombre de répétitions du riff de 5 notes (variations incluses) qui reviennent dans le titre Good Bones. C’est trop, clairement trop. On a souvent reproché à Brant Bjork de tirer sur la corde lorsqu’il trouve une idée de riff mais là c’est bien trop flagrant. Ce titre, vous l’écoutez une fois et n’avez plus envie d’y revenir. Sans compter le deuxième riff, plus présent sur la fin du morceau qui est aussi hyper présent. Bref, un morceau qui sent bon l’ostéoporose.
Ce constat est le même avec le morceau suivant, So They Say. Heureusement, celui-ci est sauvé par la surprise que peut créer l’apparition d’un clavier à la sonorité très Doorsienne assuré par Ryan Güt. Cela donne quelque chose de très sympa à écouter mais qui une fois l’effet de surprise estompé, ne sort pas forcément du lot. L’idée est bonne, elle apporte quelque chose, mais la base est trop faible pour que le résultat soit mémorable.
Broke the spell. Si seulement, si seulement Brant pouvait se débarrasser de ce sort qui le pousse à user jusqu’au bout les pauvres malheureux riffs qu’il trouve. Pas de décompte cette fois-ci mais ça doit être limite plus que sur Good Bones vu qu’une grande partie du morceau ne contient rien d’autre. Que c’est long. Tu me répéteras mille fois le mantra « Ton riff, si tu veux qu’il soit jouissif, ne le fait pas trop répétitif, ou il deviendra vomitif ».
Nick Oliveri vient jouer de la gratte et pousser de la voix sur Bread for Butter. Un titre qui, oui je deviens moi-même répétitif, tourne autour d’une idée exploitée tant et si bien qu’elle se noie dans une mare de lassitude. Mais bon, en milieu de titre y’a un changement cool. Enfin par cool, je veux dire qui nous éloigne du riff que l’on ne supporte déjà plus. Jacques Pepin a un jour dit « Si vous avez du pain extraordinaire et du beurre extraordinaire, il est difficile de battre le pain et le beurre. » C’est clair qu’ici le pain, le beurre ou les deux ne sont pas de toutes premières qualités.
Bim ! La quinzaine de notes faciles ! c’est le gimmick qui sert d’intro et de motif pour Ya’ Dig. Et en plus c’est pas mal trouvé. De loin la meilleure idée jusqu’à maintenant. Le titre étant relativement court et le schéma pas répété abusivement, on peut même qualifier le titre de plutôt bon. Petit solo à la sonorité qui vient bousculer un peu le morceau, l’ami Brant nous donne un bon titre, bien groovy et moi je le suis et je l’adore à fond ce titre !
Pfiou ! Faut se reposer de toutes ces émotions. Heureusement, Let’s Forget est là avec sa petite mélodie à la cool. Rien de bien méchant, petit relâchement salutaire qui s’oubliera bien vite.
Toutes ses meilleures idées étant exploitées, Brant n’en a plus pour finir l’album. Mais il n’a que 32 minutes de musique en stock, c’est léger. Une reprise ! Mais bien sûr, une petite reprise, presque 9 minutes et on est raccord. Il va donc aller piocher le Who Do You Love Me ? de Bo Diddley enregistrée initialement en 1956. Problème, le titre d’origine dépasse à peine les deux minutes.
On lui ajoute donc une intro et une outro (qui a dit répétitives ?) chacune plus longue que le morceau d’origine. Fallait oser. On ralentit un peu le tempo et hop, le tour est joué. Le tout chanté sans trop de conviction.
Bref, Bougainvillea Suite est un album dispensable. Trop répétitif, en mode écriture automatique et sans originalité. Comment voulez vous qu’on l’aime?
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