Nous n’avions pas été tendre avec la précédente sortie de Brant Bjork (Bougainvillea Suite, 2022) et c’est donc avec une petite appréhension que l’on écoute pour la première fois ce nouvel opus.
Encore que, il y a déjà quelques différences qui peuvent laisser un espoir de ne pas être à nouveau déçu. Déjà, Once Upon a Time in the Desert n’est pas un album de Brant Bjork mais de Brant Bjork Trio, avec Ryan Güt (à la batterie) et surtout Mario Lalli (à la basse). . Et mine de rien ce détail a son importance. Difficile de dire la part de chacun dans l’écriture des titres mais la patte Mario Lalli est indéniablement présente et c’est une très bonne chose.
Plus rock, mieux produit et arrangé, les défauts habituels des derniers albums de Brant Bjork sont de ce fait estompés. Ce côté répétitif des riff épuisés à l’excès est moins flagrant car les titres sont plus riches, avec des solos mieux travaillés, des variations plus fréquentes et une impression globale de travail bien fait car plus peaufiné. Les riffs d’intro des titres, marque de fabrique de mister Cool, sont plus accrocheurs (“U.R Free”, “Higher Lows”) et certains sortent tout droit du coffre de Mario “Fatso Jetson” Lalli (“Magic Surfer Magazine”). On trouve même des choses plus noisy, plus brutales (“Rock and Roll in the Dirt”) pour un ensemble à la fois varié et cohérent.
Alors oui, quelques passages par-ci par-là donnent une impression de déjà entendu, oui les paroles ne sont toujours pas hyper recherchées, mais l’album s’écoute sans lassitude et on a envie de croire que Brant, aidé de ses amis de longue date, débute ici un nouveau cycle dans sa carrière déjà ô combien remplie.
De plus, une bonne partie des titres devraient prendre une dimension supplémentaire en live comme c’était le cas pour les incontournables des trois premiers albums de Brant. Il y a dans certaines compositions un potentiel de jam et d’extension évident et espérons que le trio en profite pour expérimenter, trouver de nouvelles idées pour sans tarder nous donner une suite.
Autre signe qui ne trompe pas et qui nous montre que Brant tente un retour aux fondamentaux qui ont fait sa réputation, Once Upon a Time in the Desert marque le retour de Duna Records, label fondé par Brant Bjork en 2002 (et qui avait cessé ses activités en 2006). Période bénie qui vit Brant donner des concerts de plus de deux heures, parfois trois, bourrés d’impros et de jams expérimentaux.
Bref, on croyait l’ami Bjork à bout de souffle avec son précédent album, le voilà qui remet les pendules à l’heure avec un cru 2024 solide.
(Pour donner votre note,
cliquez sur le nombre de cactus voulus)
Laisser un commentaire