Brown Acid est le nom d’une série de compilations publiées chez Riding Easy Records regroupant de nombreuses pépites hard rock 70’s oubliées. Le postulat de Daniel Hall, boss du label, et Lance Barresi de Permanent Records, consultant sur la collection, est simple : réunir sur un même disque quelques titres qu’ils affectionnent, rarement parus sur album (souvent uniquement en 45T) et méritant, à leurs yeux, une seconde chance. Se côtoient alors morceaux oubliés, pépites mésestimées et parfois trésors remontés à la surface par le truchement du net, dans l’esprit initié par les fameuses compilations Nuggets. Autant de groupes à coté desquels on serait passé et à qui les séries Brown Acid donnent une seconde vie et un peu d’argent, puisque chaque participant touche un pourcentage de ces ventes, certes encore (trop) confidentielles pour le moment. Après nous avoir fait (re)découvrir Raw Meat, Bacchus ou Josefus sur le premier LP, Ash et Crossfield sur le second, voici venu le troisième volet d’une collection déjà indispensable aux nostalgiques de l’époque.
Constitué en général de groupes américains, implication locale du label oblige, Brown Acid fait toutefois quelques exceptions telles Chook (Australie) et Factory (Angleterre), formations aux places de choix sur cette troisième publication. Les premiers se présentent alors avec riff tranchant sur refrain imparable tandis que les seconds ont l’approche bien plus psychédélique, voix chevrotante et intentions futuristes pour un titre « Time Machine » parmi les plus percutants de l’opus. Soyons clair, il n’y a rien (ou presque) à jeter du long des 11 titres (pour 38 minutes de riffing 70’s) de l’album, que ce soit le proto heavy de Blown Free (« The Wizard »), le boogie rock de Cold Sweat (« Quit Your Feelin’ ») ou « Higway Song » d’Eliott Black qui, dans un monde parallèle, aurait été un hit en 1978 avec son riff galopant et sa flûte discrète à la Jethro Tull. Mais c’est bien Grand Theft avec « Scream (It’s Eating Me Alive) » qui s’en sort le mieux, nous servant un titre rageur, comme une rencontre tendue entre Led Zeppelin et Iggy pop, un mariage hard rock et punk publié en 1970 et qui sonne déjà comme les prémisses du grunge. Le groupe vient d’ailleurs de Seattle, coïncidence ?
Je ne saurais que trop conseiller au plus hippies d’entre vous de se jeter sur la collection Brown Acid dans son entier, et sur ce troisième volume en particulier, tant il regorge de perles hard rock 70’s, idéales pour garnir les plus exigentes discothèques. On me dit par ailleurs dans mon oreillette qu’un quatrième volume est déjà en route, prévu pour avril. Vivement.
Point Vinyle :
Notons que l’édition vinyle s’accompagne d’un texte explicatif sur la démarche et de quelques photos d’époque (en noir et blanc sur le back de la pochette), je pense qu’un insert avec des documents d’époque serait une jolie invitation au voyage ! Côté quantité, 1500 albums ont été pressés : 100 en clear, 400 en clear purple, 500 en black et 500 en olive green. Une bonne moitié de ces éditions sont déjà sold out.
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