Avec la régularité d’un métronome Clouds Taste Satanic nous proposent un troisième album en trois ans. Mais loin de se cantonner à la petite prouesse de leur premier effort « To Sleep Beyond The Earth », soit la capacité à pondre un unique morceau de 50 minutes (découpé en quatre phases peu tranchées), captivant de bout en bout, ils avaient dynamisé leur formule sur le second. « Your Doom Has Come » gagnait alors en profondeur et variations ce qu’il perdait en unicité. Quid maintenant de ce « Dawn Of The Satanic Age » ?
Et bien on est tout de même désarçonné lorsqu’après calcul, ce nouveau-né nous présente un total de six morceaux pour 37 minutes… Voilà pour l’évolution d’un format qui ne devrait plus se raccourcir par la suite (la réponse dans un an).
En ce qui concerne la sève : la base simple (voir simpliste), lancinante, lourde mais pure et suffisamment aérienne qui nous avait conquis à leur début est toujours présente, munis des surcouches et des tempos issus de leur première évolution. Les curseurs sont néanmoins poussés un chouille plus loin. S’y ajoute également un enracinage du son, qui semble léger mais que l’on ressent en réalité profondément tout au long de l’album et qui lui donne la petite différence.
Un phénomène qui ne doit pas être étranger à la production. Elle qui met ici bien plus en valeur la basse et la batterie, pour une dynamique qui faisait jusque-là défaut et un plaisir d’écoute qui s’en ressent, particulièrement sur le morceau qui semble tout droit sorti d’un film d’horreur « The Brocken ». On note aussi un travail plus poussé sur la recherche sonore qui enrichit le spectre sporadiquement et qu’ils sauront certainement développer pour leur quatrième album.
Dès lors, « Dawn Of The Satanic Age » apparait comme une nouvelle avancée pour des artistes qui ont compris que, se définir et se remettre en question sont indissociables d’une saine évolution.
Point vinyle :
Comme toujours, Clouds Taste Satanic caressent les aficionados du format physique. Un gatefold costaud limité à 250 exemplaires qui s’ouvre sur du Gustave Doré, et une coloration à base de rouge, de vert et de jaune pour un résultat remarquable de brouillard infernal.
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