Alors que quatre ans séparaient « Pure Rock Fury » de « Blast Tyrant » sorti l’année passée, Clutch nous revient déjà avec une galette bien remplie au titre énigmatique. Actif depuis bientôt 15 ans, ce groupe s’est progressivement imposé comme une référence dont la renommée dépasse largement le petit monde du stoner. Grâce à un line-up inchangé depuis leurs débuts, ces quatre musiciens hors-pair originaires du Maryland ont réussi à développer leur propre style unique et incomparable qui culmine aujourd’hui avec ce septième album studio.La première chose qui marque à la vue de ce « Robot Hive / Exodus », c’est le soin apporté à la réalisation de l’artwork, travail entamé depuis l’album précédent. A une époque où beaucoup se contentent de télécharger les albums, ce détail a son importance. Et pour ne rien gâcher, le ramage se rapporte ici au plumage. Clutch enfile ses morceaux tous plus groovy les uns que les autres sans temps mort, ne laissant aucun répit à l’auditeur. Bien que la base soit toujours heavy, cet album élargit un peu plus le champ des influences, incluant des éléments funk, soul, boogie ou blues dans une série de titres mid-tempo bourrés d’arrangements qui n’alourdissent jamais le morceau. Tim Sult est passé maître dans l’art de faire tourner les riffs pendant que Jean-Paul Gaster déballent tout son savoir-faire derrière les fûts, s’interdisant toute monotonie. Ce gars est l’incarnation de l’anti-binaire, la garantie de ne jamais s’emmerder avec une batterie pataude et il forme avec Dan Maines une des sections rythmiques les plus solide et intéressante qu’il m’aie été donné d’entendre. Il ne reste plus à Neil Fallon qu’à poser sa voix immédiatement identifiable, à la fois puissante et mélodique, pour nous balancer des refrains hyper-mémorisables. Histoire de faire groover tout çà un peu plus, Clutch s’est adjoint les services de Mick Schauer, nouveau membre à part entière et chargé de faire résonner son Hammond sur la majorité des morceaux. Loin de le cantiner à un second rôle, il est toujours utilisé à bon escient et enrichit les compos, se permettant même quelques solos du plus bel effet.Impossible de sortir un morceau du lot, tous sont excellents et si jusqu’à présent le heavy était traditionnellement associé au headbanging le poing levé, Clutch démontre qu’il peut également rimer avec les déhanchements du bassin, debout au milieu du salon. Seule la reprise fidèle mais personnelle du classique « Who’s Been Talking ? » d’Howlin’ Wolf offerte en fin d’album vous permettra de souffler et de reprendre vos esprits.Si vous connaissez déjà Clutch, foncez dès maintenant chez votre disquaire. Dans le cas contraire, il est grand temps de rattraper votre retard.
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