Craang – To the Estimated Size of the Universe


craang

  La Grèce, décidément, devient un sacré pourvoyeur de groupes « heavy as fuck ». L’ultime exemple en date est Craang qui vient de signer un deal avec Pink Tank Records afin de ré-éditer son premier album « To the Estimated Size of the Universe ». C’est une sacrée bonne surprise que voilà et autant vous dire que lorsque le vinyle va sortir, il va vite creuser ses sillons par chez moi.

 

  La musique du trio ressemble aux compositions de Roy Lichtenstein, un des artistes les plus important du Pop-Art. Craang/Whaam, c’est l’onomatopée qui frappe en premier. L’aspect direct et brutal du son que l’on se prend dans les oreilles avec « Slow Forward Jam », son flanger, sa fuzz dégueulasse, sa wha hurlante, font écho aux couleurs vives, aux sujets naïfs et à la violence publicitaire des œuvres du peintre. Mais cantonner le groupe a cet aspect serait une erreur. En quatre morceaux pour une quarantaine de minutes environ, les grecs ont le temps de nous faire visiter moults aspects de leur stoner psyché. Une fois passée la trame des œuvres de Lichtenstein, on peut se focaliser sur les aplats, la force structurelle des compositions, la puissance des détails. Avec Craang c’est pareil. Cette basse qui claque comme dans « Sober » de Tool, ces cymbales qui remplissent le ciel et ce son de gratte absolument gigantesque, ces voix aériennes et parcimonieuses, ces ajouts de clavier subtils (« Butterfly », magnifique) tout concourt à l’architecture complexe des longs morceaux du groupe.

  Au casque, l’impression est aérienne, spatiale. Il suffit de fermer les yeux pour partir loin, très loin. « Magnolia » et « The Meteorian » sont deux voyages aux confins de la galaxie Jam. Et le groupe de teinter de sons clairs et délayés son stoner. En accordant une touche un peu plus rock et majeure à sa musique, Craang la catapulte dans les hautes strates du psychédélisme mais toujours avec ce gros son de basse qui te rouste la rondelle. A tel point que la batterie sonne un peu légère tout de même. On pense Elder, on pense Ufommamut, et puis on ne pense plus. On écoute, on décolle puis on chavire sur les quinze minutes de « The Meteorian ». Parfait exemple de la patte Craang, de ses riffs rentre-dedans, puis de sa capacité à dresser de longues plages d’impro mentales et répétitives. J’ai à nouveau cette sensation d’être devant un tableau de Lichtenstein, non, en fait je suis dedans et mon monde entier est une composition psychée.

  J’attends avec impatience de les voir en live, de savoir s’ils arrivent à reproduire cette immensité en concert. Je suis curieux aussi de leur prochaine production car s’ils bossent un peu plus le son de batterie elle risque de faire très mal. Craang est une très belle découverte et je vous la conseille vivement.

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