Depuis qu’il s’est libéré de Down, Kirk Windstein consacre toute son énergie à ce qui a toujours été le projet de sa vie. Crowbar, son esprit sludgy, ses vocaux hardcore, ses mélodies catchy et sa fleur de lys, celle de la Louisiane évidemment. Crowbar c’est un style, incarné et souvent imité (et parfois égalé, soyons honnête), c’est une recette, formule magique resservie jusqu’au fond du chaudron tout du long de 10 albums certes inégaux mais très rarement décevant. Et qu’on se le dise, en 27 ans de carrière c’est un fait suffisamment rare pour être signalé. Faisant suite au solide Symmetry In Black, publié il y a deux ans, The Serpent Only Lies n’apporte donc rien de nouveau à l’édifice Crowbar si ce n’est, et ce n’est pas rien, 10 nouvelles raisons de reprendre de la soupe, et la chaudron dans les dents, par la même occasion.
Windstein lui même l’a confessé, pour cet album il a essayé de retrouver les ambiances de la fin des années 90, de faire revenir la patte hardcore, citant Carnivore ou Type O Negative dans ses influences retrouvées, voulant se rapprocher de la sainte trilogie Broken Glass / Odd Fellows Rest / Equilibrium. Évidemment, personne ici ne se plaindra de telles décisions ! Le résultat est par ailleurs plutôt probant, The Serpent Only Lies faisant la part belle au riffing, délaissant quelque peu les harmonies heavy des derniers albums pour se concentrer sur quelques mid-tempos qui sauront parler aux plus nostalgiques. Derrière les rouleaux compresseurs que sont « Falling While Rising » ou « I Am The Storm », un morceau lourd et poisseux, tel que « Surviving The Abyss » rappelle en effet passionnément les ambiances toxiques de « Planets Collide ». Très bonne pioche.
Il en va finalement de Crowbar comme de Motörhead : accroché à une recette aux effets assurés, ces groupes publient avec régularité des albums qui se ressemblent sans pour autant jamais lasser. J’ai de mon côté fini par lâcher le groupe de Lemmy, convaincu qu’il avait tout dit sur ses 7-8 premiers albums. Depuis sa disparition, je comble mon retard en pleurant d’avoir, tant d’années, manqué de confiance en l’un des (le ?) Dieux du rock’n’roll. Je ne ferai pas cette erreur avec Kirk Windstein et Crowbar. Alors vous non plus de déconnez pas !
Info live, Crowbar enregistre dans ses rangs le retour de Todd Strange, bassiste historique du quatuor (et du premier album de Down) qui avait complètement lâché la musique au début des années 2000. Vivement leur prochain passage européen !
Point vinyle :
The Serpent Only Lies est sorti chez E-one au states et SPV partout ailleurs. ll n’y a pas d’infos officielles qui aient filtré sur les différents styles de vinyles pour le moment mais pour l’Europe, en sus des traditionnels vinyles noir, des LPs couleur gold et limités à 200 exemplaires sont déjà disponibles sur certaines plateformes de pré-commande (Nuclear Blast, Napalm, Season of Mist).
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