On avait presque oublié leur discrète existence mais voilà que Curse The Son refait surface après trois ans d’absence et un Isolator que j’avais trouvé plutôt plaisant. Avec une rondelle du nom de Excruciation sous le bras, le trio du Connecticut ( Devenant sur cet album quartet à l’occasion de quelques tours de passe-passe vocaux et instrumentaux ) vient défendre sa vision d’un monde fait de Stoner et de Doom.
Navigant toujours sur des eaux troubles mal genrées, Excuciation est un album qu’il faudra aborder avec circonspection Plutôt inégal, il ne faut pas beaucoup d’écoutes pour se convaincre que cette plaque n’est pas fastoche à poncer. Les premiers morceaux laissent présager un bel ouvrage, avec une entrée en matière pêchue sur un “Suicide by Drummer” qui fait le pont entre une Stoner vif et un poisseux Doom incantatoire. Il faut relever l’enchainement avec “Disaster in Denial”, une piste certes Sabbathesque mais néanmoins actuelle. “Black Box Warning” en seconde partie d’album vaut le coup d’être rejouée et avoine autant que le très Heavy dernier titre, “Phoenix Risin”.
Une fois cela dit, un virage existe en plein milieu du disque. Allez jeter une oreille sur le grandiloquent “November”, ses mélodies et chants en chœur auront tôt fait de vous mettre en tête que quelque chose cloche, surtout lorsque la piste s’arrête nette pour faire place à “Worry Garden” dont l’outro est à peine plus léchée.
L’auditeur patient pourra s’arrêter sur la mélopée du titre éponyme qui laisse tout de même la place à de rondes sonorités de basse qui calment le doute brièvement tout en tirant l’auditeur vers “Devil Doctor Blues” quelques pistes plus loin, une balade pour bagnard sous le soleil de Louisiane.
Tout ceci fait que pris individuellement les morceaux de l’album se défendent bien globalement, mais une fois le tout articulé autour de deux piste hiatus, Excruciation reste bancal et transpire la gène. Je ne vais pas te mentir ami lecteur, si j’ai un peu sauté sur cet album avec le plaisant souvenir du précédent, j’ai eu pas mal de difficultés à aborder dans sa globalité le travail fourni cette fois-ci par Curse The Son.
Le groupe ne manque pas de talent, ni d’idées mais il ressort de ce disque un travail hybride et curieusement assemblé. Le vrai problème d’Excuciation réside sans doute dans une approche musicalement maîtrisé mais trop riche du point de vue des atmosphères. En conséquence on ressort de l’audition étourdi et ce sans trop savoir pourquoi.
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