Deadly Vipers – Low City Drone


En 2017, un quatuor d’outsiders nommé Deadly Vipers investissait sans prétention la scène stoner en nous livrant cette pépite bouillante intitulée Fueltronaut. Un premier album fuzzé à souhait, un cristal dénué d’impuretés, distillant un parfum d’essence du désert et de frénésie bénie. C’est donc bien naturellement, lorsque cinq ans plus tard nous apprenons que les Perpignanais prévoient de réitérer, que nos oreilles se dressent sur nos têtes et s’orientent vers les huit pistes de ce qui promet de nous émouvoir à nouveau. Et sans non plus se gargariser d’attentes qui déçoivent plus souvent qu’à leur tour, on s’est empressé de dévorer l’engin.

On ne change pas une équipe qui gagne, la nouvelle machine sort des ateliers de Fuzzorama Records et, comme sa grande sœur, elle est gainée d’un carburant bon à éjecter les fusées du pas de tir. Après les trois minutes de nappe instrumentale de « Echoes From Wasteland », le compte à rebours s’achève et on rentre dans le vif du sujet. Les riffs accrocheurs des guitares customs de David et Thomas nous balancent d’avant en arrière, en témoigne « Welli Welloo » et son entrelacs de séquences Stoner furieuses, parfois proches du doom, et d’instants plus délicats en vagues aériennes. La voix de Fred accompagne tantôt la mélodie, tantôt raconte sa propre histoire, bien que toujours quelque peu en retrait, comme immergée dans le corps de la tornade sans jamais vraiment parvenir à la dominer.

À peine les muscles à température que « Low City Drone » nous assaille. D’abord affable, comme une invitation à parcourir les ruelles et à déguster les spécialités locales, puis sinueuse, intrigante, avant de virer menaçante, gigantesque ; la pièce maîtresse éponyme de l’album, élaborée avec une attention particulière et agrémentée, une fois n’est pas coutume, d’un clavier. Le tout atteint des hauteurs stratosphériques dont la rythmique percutante ne semble toujours guère se satisfaire. Un beau voyage.

Avec cet opus, il semble que la ruralité désertique se soit substituée à un futur urbain rien moins que pessimiste. On quitte ici l’immensité des canyons et des dunes sablonneuses d’un autre monde pour la chaleur poisseuse d’une citée électrique, dense, mais pas moins exempte de danger. Avec une certaine continuité tout de même, si l’on en croit « Meteor Part II » suite littérale du « Meteor Valley » du premier album. Exactement comme si après nous être écrasés sur cette étrange planète en 2017, nous parvenions enfin à retrouver la civilisation. Pour le meilleur ou pour le pire.

Même si l’on sent quelques initiatives, par exemple sur « Ego trip » ou « Big Empty », elles se limitent encore à de timides tentatives. Et en définitive la recette reste sensiblement la même. Ce qui a le mérite de ne point décevoir les attentes du mangeur de riff. Un bon deuxième album, équilibré et composé avec un soin similaire au premier. Sans réinventer l’eau chaude ni transcender le genre, Deadly Vipers prend ici un deuxième appui solide pour effectuer à l’avenir un saut qui, on l’entrevoit, leur permettra d’atteindre des sommets.

Note de Desert-Rock
   (8/10)

Note des visiteurs
   (9/10 - 5 votes)

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1 commentaire
  • Ça fait tellement plaisir un album comme ça !

    Merci !

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