Les anglais de Desert Clouds sont de ces groupes qui portent très bien leur nom avec leur mélange de stoner rock à l’influence grunge très marqué et des sonorités psychédéliques appelant à l’évasion. Un brin taquin, ces hippies du grunge vont plus loin que le Brexit en nous proposant un très tentant Planexit.
Presque comme un cliché, le morceau éponyme ouvrant l’album rassemble toutes les qualités du groupe. Riff bien efficace basse grassouillette, chant écorché, on n’a à peine le temps de se chauffer la nuque que le morceau décolle pour filer vers des étoiles lointaines et stationner autour d’une flûte enchantée. On retrouve ce schéma grunge/psyché sur des morceaux comme “Staring the Sun at Midnight”, “Deceiver” ou “Speed of Shadow” mais avec des constructions plus ou moins différente. Les deux premiers morceaux jouant sur la répétition d’un riff avec une intensité crescendo alors que “Speed of Shadow” donne une plus grande place aux ambiances psychédéliques et sonne comme si les Doors étaient nés à Seattle.
Le groupe pousse cette atmosphère aérienne sur “Wheelchair” ou “Pearl Marmalade” mais conscient de ne pas endormir son auditeur, l’album est aussi parsemé de titres au son grunge plus énervés et rythmés comme “Mamarse”, “Willow” et “Revoltionnary Lies” qui viennent à chaque fois contrebalancer un des morceaux cités plus haut.
Dès la première écoute, on identifie le chant comme atout principal de ce “Planexit”. Forcément influencé par un Chris Cornell des premiers Soundgarden, il évolue aisément pour coller au timbre d’un Eddie Vedder sur “Pearl Marmalade” et “Deceiver” (en plus heavy sur ce dernier) ou de Jim Morrison sur l’errance 60’s de “Speed of Shadow” et intensifier le voyage musical. Car même si musicalement tout est carré et efficace, il manque à certains riffs ce côté entêtant qui permettrait à un titre comme “Staring at the Sun at Midnight” de passer dans une dimension plus épique. On sent cependant que Desert Cloud préfère travailler ses ambiances notamment avec une basse assez présente dans le mix (sur “Staring at the Sun at Midnight” encore lui comme par hasard mais aussi sur “Willow”) et pas mal de passage qui ont dû boucler pendant les répétitions (“Wheelchair”, “Pearl Marmalade”, “Planexit”).
Sans rénover son monde, Planexit est un album sérieux et intelligent dans sa tracklist qui prouve à nouveau que le mariage entre psyché et grunge est possible. Après tout, les hippies et les gosses des années 90 aimaient bien s’habiller de manière douteuse.
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