DoctoR DooM comme son nom ne l’indique pas forcément ne fait pas dans le riff pachydermique à répétition dronisante ou encore le blues crasseux épaissi aux psychotropes. Non. DoctoR DooM vous fait entrevoir la fatalité comme l’accomplissement d’un juste équilibre par les forces vitales de notre monde, j’ai dénommé les quatre fantastiques: guitare, basse, batterie, chant. Si les premières minutes de « The Sun » pourraient vous induire en erreur quand à la signification du nom du groupe par sa ligne de basse lourde de trépas, c’est bien du côté du célèbre Némésis des comics qu’il faut chercher l’inspiration. Surtout dans son année de naissance : 1962.
Pourtant actif depuis 2011, le quatuor français (cocorico) semble tout droit venu d’un autre temps. Plus précisément il paraît avoir traversé les âges d’or du rock pour nous présenter aujourd’hui This Seed We Have Sown , leur premier album en date après une doumO déjà prometteuse à l’époque (chroniquée dans nos pages). Si l’inspiration trouve sa source aux confluents de Deep Purple, Black Sabbath et Coven, elle s’abreuve également des résurgences plus actuelles de cette scène (Graveyard, Witchcraft, etc.). Le résultat est impressionnant de maîtrise. Car nos ariègeois se démarquent de la tête et même des épaules par une musicalité à faire pâlir la torche humaine. L’incandescence des arrangements poussant les morceaux à la plus pure des flammes. Celle qui vous consume et vous possède, celle d’un rock en état de grâce.
L’apport de claviers met en relief les riffs qui à défaut de transpirer l’originalité marquent par leur limpide efficacité. Les grattes presque cristallines mais troublées comme il faut se démarque d’un mix équilibré faisant aussi la part belle à cette ronde basse, tantôt graveleuse, tantôt rocailleuse mais toujours généreuse. Se croisant, se juxtaposant, s’opposant et se jouant les uns des autres, les cordes mis en branle tendent à nous emmener vers des contrées progressives sans friser la démonstration gratuite. La section rythmique ne se contentant pas de couvrir les arrières de nos supers héros. Tout le monde joue de la même importance, la richesse du jeu de batterie s’élevant aux niveaux des licks mutins jazzy/bluesy/rocky que balancent à tour de bras les guitares ET la basse.
Etrange sentiment de sérénité qu’offre un groupe qui s’appelle DoctoR DooM. Jamais menacé par la lassitude, This Seed We Have Sown est un album soigné, où la voix justement posée fait échos aux passages plus jammés, où le groove rebondit sur des refrains accrocheurs, où les solos tout en fluidité ruissellent sur des breaks inspirés. La minute instrumentale qui clôt le disque nous indique que l’œuvre est « To Be Continued… », nous n’attendons que ça. Venez écouter le docteur, non vraiment n’ayez pas peur, contrairement aux antibiotiques ce devrait être automatique de se prescrire une si bonne dose de rock. Définissez le comme bon vous semble, 70’s, psychédélique, stoner, classic, progressif, il n’en est pas moins essentiel à notre bien-être.
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