Comme le titre l’indique, ceci est le deuxième véritable album de Dreaming, groupe allemand de Doom qui aurait très bien pu se retrouver sur le catalogue de Hellhound il y a une bonne dizaine d’années tant le style abordé est proche de celui des légendes du Doom traditionnel diffusées par le label allemand. On citera donc inévitablement la sainte trinité The Obsessed, Saint Vitus, Pentagram comme référence évidente à laquelle on pourrait ajouter Place of Skulls pour faire bonne mesure.
Vous l’aurez compris, on est en terrain balisé et aucune tentative d’apporter la moindre touche d’originalité ou d’innovation ne semble avoir effleurer l’esprit de nos trois teutons qui se complaisent à respecter à la lettre les codes du style en vigueur. Ce qui ne les empêche pas de nous servir un album pas entièrement dénué de qualités et dont la principale pourrait être le soin apporté à ne pas se départir d’un aspect mélodique tout en balançant des riffs pesants et des solos souvent très réussis qui ne s’éternisent pas. Cet équilibre rend les compos très abordables, même pour un non-initié, et tout fan basique de métal devrait trouver son bonheur dans des titres comme « The Other » ou « The Summer of the Horse », l’un des morceaux les plus réussis d’un album qui malgré son manque d’audace offre une qualité constante. La force du groupe étant le travail sur les guitares, la rythmique semble parfois faire de la figuration et gagnerait à prendre un peu plus de consistance pour faire décoller les morceaux au lieu de nous servir un jeu efficace mais monotone. Le bassiste et le guitariste se partagent les vocaux pour un résultat inégal, l’un d’eux (mais lequel ? Les notes de pochette restent muettes à ce sujet) évoquant Dave Chandler par sa voix claire et chaleureuse qui permet à Dreaming de se démarquer des tonnes de groupes Doom old school affublé d’un chanteur insipide, voire médiocre. On passera néanmoins sur un ou deux titres excessivement lents qui ressortent les clichés surannés du riff exécuté à 2 à l’heure ponctué de coups de cymbales, tout ayant été dit sur le sujet depuis longtemps.
II ne révolutionne donc pas un style qui de toute façon se complait à faire du sur-place en remettant éventuellement quelques vieilles idées au goût du jour, mais il apparaît comme un hommage sincère envers les précurseurs d’un mouvement condamné à rester dans l’antichambre de la grande histoire du rock.
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