Duel – In Carne Persona


« In Carne Persona ». Si la traduction latine semble approximative (ou y a t-il une obscure référence qui échappe à tout le monde, google y compris), l’esprit est là : « In the Flesh », « dans la peau de l’autre » dirions-nous. Une impression renforcée par une pochette qui, elle aussi, semble inviter à aller chercher ce qu’il y a « derrière ». Difficile pour le connaisseur du groupe de ne pas faire de parallèle entre ce concept et la façon qu’a Duel, depuis 4 albums désormais, d’inCARNEr les différentes facettes du hard rock/heavy des 70’s. Comme tant de groupes stoner du moment, Duel s’est d’abord présenté avec une grande déférence pour Sabbath : riffs de plomb sur groove enlevé, Fear Of The Dead marque les esprits et positionne Duel sur le haut de la pile des dossiers fuzz à traiter. Witchbanger file quant à lui la métaphore en élargissant discrètement le spectre, notamment en ce qui concerne les harmonies de guitares, sous le haut patronage de Thin Lizzy, ou Trouble pour le côté plus américain. Valley of Shadows poursuit l’exploration de la décennie bénite du riff, lorgnant sans rougir vers le proto heavy 80’s. Une démarche que de nombreux groupes récents ont entamé, Horisont en tête.

Duel combine les meilleures habitudes des 70’s (rythme de publication effrénée, tournées constantes, albums ramassés, singles entêtants) avec le confort d’aujourd’hui : têtes d’ampli customs (Witchbanger, une toute petite marque d’Austin) et home-studio (le Red Nova Ranch). Mais ce qui est sa force est également sa limite : Duel va trop vite. In Carne Persona possède quelques indéniables qualités mais noie ses trouvailles dans un conformisme fatiguant. Tout ça manque de riffs marquants, de morceaux notables. Pour un très bon « Children of Fire », trop de « Wave of Your Hand », d’« Anchor » (qui rappelle les titres les plus faibles de QOTSA) ou « Bite Back » dont l’énergie ne suffit pas à transcender un terrible manque d’originalité. Le groupe a beau se lâche sur « Dead Eyes », retrouve un peu de mordant mais combien de fillers pour 2 bons morceaux ?

A force d’avoir les dents qui rayent le parquet, Duel semble s’être coincé une canine dans le bois et si ce coup d’arrêt n’aura pas d’incidence sur la qualité de ses prestations lives (à voir au Hellfest 2022, en espérant une tournée autour), difficile de ne pas se dire qu’il y avait matière un faire un très bon album en mixant Valley of Shadows et In Carne Persona. « In Carne of Shadows » ? Voilà le disque que j’aurai aimé avoir.

 

Le point vinyle :

Heavy Psych est devenu une belle machine à promotionner des groupes stoner, leur site, particulièrement bien fait, permet d’acquérir aisément les différents press couleurs (80 en transparent yellow/orange, 150 en green splatter red – tous deux réservés à la vente via le site – et 450 neon violet plus le pressage noir classique, que vous pouvez retrouver un peu partout). Heavy Psych a fait le choix de rendre leurs pressages limités plutôt chers, une démarche visant probablement à limiter la spéculation mais obligeant à passer un cap psychologique important à l’achat (16 euros pour un disque noir, 32 euros pour le pressage le plus limité mais ni gatefold ni goodies).

Note de Desert-Rock
   (6.5/10)

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