Heavy Psych Sounds signe à tout va, il faut croire que son patron Gabriele Fiori (Leader de Black Rainbows) a la communication facile et l’accolade généreuse. Ceci n’empêche qu’il ne soit exempt de discernement et qu’il sache dénicher des talents. Depuis leurs débuts, le label soutient le quartet Texan de Duel qui fait tout de même office de groupe par lequel il est bon de passer. Et puisqu’on en est là il sera bon de passer par l’écoute de leur nouvel opus Valley of Shadows paru ce 17 Mai.
D’entrée avec “Black Magic Summer” on reprend l’écoute de Duel là où l’on s’en était arrêté lors de la précédente audition. (Et je passe volontairement sur le Live sorti entre deux). Les voix suaves sur nuage de saturation sont belles comme une pub pour un yaourt bon pour ta flore intestinale mais là ce serait plutôt dû à une bière aux propriétés surprenantes. On ne change pas de registre et on repart sur les routes poussiéreuses du Stoner avec “Red Moon Forming”. Duel c’est un son à l’ancienne qui ne s’encombre pas de recherches innovantes à outrance. Le groupe fait montre cependant d’efficacité. La voix de Tom Frank accompagnée de celle du bassiste Shaunt Avants sont un véritable booster pour les compositions. Bien souvent le chœur de guitares offre une pleine bourre de Heavy old school et ce n’est jamais cliché.
Ce qui est bien avec Duel c’est que tu sais où tu vas, on reste dans une sorte de confort constant d’un album à l’autre. Parfois on croise quelques petites originalités comme un passage qui semble vouloir prendre des airs martiaux sur “Drifting Alone” mais qui revient vite dans ce que fait si bien Duel en offrant une montée mélodique et émotionnelle fort plaisante. A relever aussi sur “Strike and Disappear” une sorte de slow Heavy 80’s, le sirupeux en moins… mais attendez… oh bordel, ça repart fort on se croirait presque sur un album de Motörhead! Je monte le son, ça joue fort, ça joue vite, ouaip ça joue Rock’n’roll! Comme quoi on a beau être sur une qualité constante on ne s’ennuie pas le moins du monde.
L’album clôture sur “The Bleeding Heart” qui est une fois de plus une pure démonstration (Hard) Rock et swing sévère en emportant l’auditeur très vite sur les routes du Stoner le plus échevelé. Ça tire fort sur les cordes à grand renfort de bends, la batterie de Justin Collins roule comme un éboulement de frappes taillées dans le granit. La basse plante ses notes comme un marteau pilon. Il n’est pas improbable qu’il s’agisse là du meilleur morceau de l’album si on arrive à accepter que la clôture du morceau se tourne vers des prières tibétaines (?) et ne tombe pas des plus à propos en finissant la piste bien curieusement, provoquant même la frustration de l’auditeur.
Si tu cherches un album Stoner avec un esprit classique, si tu cherches à te muscler la nuque, si tu veux recevoir une dose de notes bien senties, cet album fera ton bonheur. Pour ceux qui connaissent déjà et apprécient le groupe, vous pourrez y foncer les yeux fermés je vous garantis que vous y retrouverez vos repères. On déplorera probablement la durée de 37 minutes de cet album, ce qui est, convenons-en, un peu court, ainsi qu’un formatage systématique des pistes autour des 4 minutes. En conclusion Valley Of Shadows vient s’intercaler très logiquement dans la discographie de Duel et ajouter une pierre de plus à leur œuvre qui on le souhaite continuera de s’élever.
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