Formation pionnière du genre issue de la constellation de groupes gravitant autour de Joshua Tree dans les années 90, le groupe s’est vu contraint de ralentir (pour ne pas dire arrêter) sa production après deux longs formats, des suites du décès de Fred Drake en 2002. Membre fondateur du groupe aux côtés de Dave Catching (EODM, …) avec qui il détenait le Rancho de la Luna, et de Pete Stahl (Goatsnake, …), Fred Drake était et en est toujours indissociable. Nous voici néanmoins face à un troisième album sorti début 2016.
Dans la grande tradition du Rancho de la Luna, dans lequel l’album a bien évidemment été enregistré (en quasi-totalité), le nombre d’artistes présents est très important. Matthias Schneeberger, Molly McGuire, Brant Bjork, Gene Trautman, Josh Homme, Mario Lalli sont entre autres de la partie et participent à la requalification de communauté en lieu et place de groupe pour définir earthlings?.
Bien sûr, un hommage à Fred Drake prend forme par le biais de deux de ses enregistrements inexploités. Il est crédité à chaque début de face, avec pour la face Mudda l’écriture et l’interprétation de l’intro « There Is Hope », et pour la face Fudda une partie du chant et l’orgue sur « Punk Ass Fuck » écrit par Pete Stahl.
Si l’on cherche maintenant à faire comprendre ce qui se trouve sur les deux faces de l’objet, qui contiennent chacune un nombre faussement roboratif de 6 morceaux, il est plus simple d’évoquer l’esprit et le format des Desert Sessions. Soit un ensemble disparate de vrais morceaux, d’expérimentations et d’entre deux. Finalement un ensemble uni plus par l’esprit que par une quelconque matérialisation physique ou sonore. Par extension on tient peut-être là la vraie définition du Desert Rock, mais je vous laisse seuls juges. A ce propos, vous trouverez un élément de réflexion dans les paroles de « Stoner Rock Rules (Who Wrote the) ». C’est d’ailleurs l’un des gros morceaux de la face Fudda avec l’étrange « Zazoom » et le magnifique mélancolique « Gentle Grace ». Mais la pièce maîtresse se trouve sur la Mudda peu après « Waterhead ». « Individual Sky Cruiser Theory » pourrait en effet presque à lui seul justifier l’acquisition de cet album unique. Pete Stahl y est remarquablement juste émotionnellement et l’instrumental est d’une finesse invraisemblable.
Initialement disponible uniquement grâce à l’acquisition de l’un des 600 vinyles pressés, il est désormais possible de le télécharger sur le bandcamp bien vide du groupe. Mais ce qui paraît être une très bonne nouvelle est assombri par un fait incompréhensible. Il semble que les pistes 3 et 6 de la face Mudda du vinyle aient disparues. « Forgotten Memories » et « Accordingly », plus transitions que morceaux, participent pourtant au dégagement de l’ambiance de l’album. Je m’émeus donc.
Pour conclure, j’ai le sentiment que chacun y trouvera ce qu’il y cherche et que, d’une certaine manière, il y a un quelque chose d’universel dans cet album qui le rend nécessaire au Desert Rock mais aussi et surtout à la musique.
Point vinyle :
D’abord, l’artwork de Dirk Bonsma est sublimé par un traitement qui reflète la lumière quand exposé. Ensuite, la galette est glissée dans une pochette en carton épaisse, avec d’un côté les crédits et de l’autre un second artwork pour le moins déconcertant. Enfin, le vinyle est disponible en trois versions. On part sur une base transparente blanche ou bleu, assortie d’une explosion de couleurs cosmiques, différentes en fonction des dîtes versions. Surtout, il existe deux versions de 250 copies et une version de 100 copies disponible uniquement dans un pack regroupant les deux autres versions mais qui, excusez du peu, possède des couleurs phosphorescentes. Bref des pressages qui paraissent uniques pour le son qui va avec.
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