A l’instar de nombreux groupes, Echolot se plaît à mélanger doom et styles plus extrêmes. Après un premier album éponyme aux longs morceaux psychédéliques faisant la part belle aux jams et riffs tournant en boucle, les Suisses avaient déjà entamé leur mue sur un petit EP 3 pistes d’à peine 40 minutes affichant un son doom plus puissant mais toujours aussi lent. De retour avec leur second album Curatio, la question est de savoir si Echolot ne va pas trop loin dans le hors piste.
A la première écoute, on constate déjà que le groupe conserve son goût pour les longues pistes de 10 minutes. Les deux premiers titres de l’album sont de cette veine et font le lien avec leur précédent EP, continuant de proposer un doom puissant, et s’axant sur un mélange de mélodies sensibles mais souvent inquiétantes, et de montées vers des ambiances nous plongeant en pleine tempête. Ainsi “Burden of Sorrows” nous maintient dans un état de tension et de mal être avant de libérer toute sa noirceur sur un break d’une lenteur écrasante et un chant scream douloureux. A la première écoute très perturbant, ce choix de chant amène une émotion supplémentaire aux compos des Suisses et est distillé de manière à être toujours efficace. “Countess of Ice” amène un côté plus épique, sur son intro et son outro notamment, pour nous faire visualiser un ancien être disparu qui semble sortir de son sommeil.
C’est à partir de “Resilience of Floating Forms” que l’album bascule sur la frontière du post black metal (ou affilié, mais il y a bien le terme “post” dans les influences de cet album). Ce troisième titre vient se démarquer, par sa longueur plus courte déjà, mais surtout par sa subtile introduction à la guitare acoustique qui nous fait glisser petit à petit dans un univers encore plus sensible et mélancolique. “Wildfire” enfonce l’album dans la forêt du hors piste avec ce chant scream beaucoup plus présent et des blast au niveau de la batterie. Le titre et l’album finissent tout de même par mettre un peu de lumière avec cette basse qui se distingue enfin du mur de son et des boucles de synthé qui permettent de contraster avec le reste du morceau.
Vous l’avez compris… Echolot n’ira pas chercher avec Curatio dans le vocabulaire de la joie de vivre mais propose un très bel album, équilibré et maîtrisé techniquement par le trio. Le travail sur les passages mélodiques rend encore plus prenantes les envolées du groupe, et se ressent particulièrement sur “Burden of Sorrows”, “Resilience of Floating Forms” ou encore sur ce break de synthé très elderien (voir la transition sur le titre “Lore” d’Elder) sur “Countess of Ice” qui permet une aération salvatrice au morceau. Même si l’on ressort un poil déçu de ne pas retrouver la puissance groovy du premier album, Echolot réussit sa mue et arrive pile à temps pour nous proposer un album qui ira à merveille avec l’arrivée de l’hiver !
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