El Supremo – Acid Universe


Egypt n’est plus, vive Egypt ! Après que le groupe ait splitté, Chad le batteur et Neal le gratteux ont fait le choix de se joindre à El Supremo en 2019,  un navire psyché qui traçait sans bruit sa route de one man band depuis 2008. Il n’y avait plus qu’à embarquer un clavier et voici que El Supremo pouvait faire de nouveau route avec dans sa cale une nouvelle cargaison de galettes du nom de Clarity Through Distortion. Arrivé à bon port il est passé sous pavillon Argonauta Records et à présent il vogue la soute pleine d’un nouveau projet du nom de Acid Universe.

Le précédent opus cherchait à gommer l’histoire d’un groupe composé de 50% d’Egypt, ce qui n’était que partiellement réussi. A l’abordage de la nouvelle œuvre, Acid Universe, j’ai été frappé par la grandiloquence de l’ orgue sur fond de lourdeur rythmique, et de me dire qu’on est pas si loin semble-t-il d’Egypt avec ce « Crowley Magick » d’introduction.

On cherche tout de suite à se départir du mirage possible du groupe à l’identité si forte dont les restes composent la moitié de l’équipage. L’aspect instrumental de Acid Universe pourrait lui offrir un ancrage plus profond dans les fondamentaux rock psychédélique. « To Lisbon » le confirme, cette piste qui se libère de l’influence du groupe sus-cité pour attaquer un bon morceau de psyché kraut que l’orgue renforce totalement et qui crie : “nous sommes El Supremo, bordel!”

Si les quatre comparses ambitionnent de valoriser le nom d’El Supremo, ce qu’ils réussissent d’ailleurs toujours grâce à cet orgue dont les notes frôlent la lysergie, on verra cependant tout au long de la plaque le nom d’Egypt transparaître. Du réglage de la gratte à la rythmique tantôt lancinante, tantôt groovy, il n’y a rien à faire, on ne parvient pas à réaliser son deuil : « The Ghost Of… » où le clavier n’intervient qu’avec peu de force ne masque pas grand chose, cette frappe de cymbale crush, ce rocailleux de la gratte, rien à faire. Et même lorsque le susdit clavier intervient sur « White Hot Fever Dream » et attaque plus sévèrement le devant de la scène et bien… on est sur du Egypt tuné au Deep Purple.

Au fil des réécoutes, en prenant son temps, en les espaçant, bourré ou à jeun, dans la tempête comme sur une mer d’huile, rien à faire ça a toujours le goût du sable du désert et comme il se trouve que j’adore voyager et que comme tout bon amateur de stoner j’aime être tiré en arrière, je ne vais pas m’en plaindre, bien au contraire. Nous étions nombreux à être malheureux de voir disparaître le prédécesseur d’El Supremo. Et soyons juste, le rejeton apporte son lot de bonnes choses, Cam Dewald à la basse et Chris Gould au clavier n’ont pas à rougir de leur participation, ils ne servent pas la soupe à leurs comparses mais les complètent avec talent comme le démontre l’enthousiasmant titre de conclusion, l’éponyme « Acid Universe ». Il sublime le reste de la plaque, et anime dans une jam parfaitement calibrée, démonstrations de styles et vives émotions.

Finies les métaphores vaseuses pour masquer la réalité ! El Supremo est fils d’Egypt ! Acclamons Pharaon ! Qu’on lui pose sur la tête les couronnes du bas et du haut stoner, que lui soit remis le sceptre de feu son père, acclamons-le, que son règne soit sans partage et qu’il réchauffe nos âmes encore tristes du départ de son prédécesseur : ce dernier vit de nouveau au travers d’El Supremo et de ce très bon Acid Universe.

Note de Desert-Rock
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