Electric Citizen – Sateen


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Il paraît qu’avant c’était mieux… Ah nostalgie quand tu nous tiens. Il est vrai que de vivre l’essor d’une scène musicale est un privilège. A l’inverse l’avantage d’une scène qui se veut « revival » de l’époque, c’est qu’elle crée un mélange unique des précédentes incarnations. Si ce mélange d’influence est de qualité pourquoi on se priverait après tout. Prenons ici Electric Citizen pour exemple. Dès les premières notes on sent que quelques choses s’opèrent dans nos conduits auditifs. La production sonne d’époque mais pas datée. Chaque instrument sort du mix, juste équilibre entre la rondeur de la basse, la saturation de la gratte, les toms naturels de la batterie et l’enchanteresse voix. Sans oublier un clavier sur lequel nous reviendrons plus tard. Le son est naturel… oui ça existe encore et cela démontre bien l’approche artistique du groupe totalement assumée de faire revivre, de transmettre et de partager leur passion pour les années 60/70.

Prenez le psychédélisme de la côte ouest américaine auquel vous insufflez l’énergie et les riffs des pionniers du heavy anglais, vous obtiendrez une idée de ce que nous propose le quatuor de Cincinnati. Chaque titre semble aux premiers abords payer son tribut à une référence, un riff à la Sabbath, une intro à la Doors, un clavier à la Purple, une approche à la Hawkwind, une énergie à la Maiden, l’atmosphère rock-psyché de l’époque ressort. Finalement tout est bien assimilé. Oui Electric Citizen ne crée rien qui n’a déjà été fait mais ne copie pas non plus simplement. Ce n’est pas parce que deux chefs utilisent les mêmes ingrédients ou préparent la même recette que les deux plats sont identiques.

Qu’est ce qui  fait ressortir ce Sateen du lot ? Un sens mélodique, le petit gimmick qui ne vous lâche plus et une voix féminine qui en impose. La mode est peut être à avoir une frontwoman, mais quand ça chante aussi bien à mi chemin entre l’incantation à la bête et l’énergie garage, pourquoi s’en priver. Les riffs ne révolutionnent pas le genre et la production ne met pas la guitare en avant, c’est l’ensemble guitare/basse/clavier qui crée l’envoutement mélodique et à Laura Dolan de son chant de finir de nous séduire. Pas présent sur tous les morceaux, l’apport du clavier nous rappelle qu’à la grande époque ce n’était pas cheap mais source de richesses, et démontre ainsi toute l’intelligence dans les arrangements dont le groupe sait faire preuve. Dès « Beggar’s need » cela fait effet. Riff joué conjointement avec le clavier, break qui re-dynamise pour aboutir sur un court solo bien senti, refrain accrocheur, outro doomesque, le tour est joué. « Magnetic Man » et son couplet aux trois lignes mélodiques, « Queen of Persuasion » au rythme plus incisif qui déboule sur un feeling bluesy pour se ré-affoler ensuite. « Savage » aux reflets punks, je pourrais décrire tout l’album ainsi jusqu’à « Burning in Hell » qui clôt le débat d’un groove désuet et d’un break psyché à souhait, un régal.

Pour un premier effort c’est une belle entrée en matière surtout pour quatre jeunes gens qui œuvrent ensemble depuis moins de deux ans ! Laissons les effets de mode à ceux que ça intéresse, Electric Citizen a un potentiel à faire parler. Au groupe maintenant de démontrer qu’ils peuvent frapper plus fort et que l’on ne se trompe pas sur tout le bien que l’on pense d’eux. Un disque « classique » mais qui fait du bien par où il passe.

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