Electric Wizard – Time To Die


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Entité doom nourrie à grands coups de séries B, voire Z, Electric Wizard a décomplexé en une poignée d’albums toute une génération de geeks trompant l’ennui et dépassant leur inadéquation sociale par le truchement d’un rétro rock occulte mêlant drogues, films érotiques 70’s et références pointues dans un grand barnum satanico-kitch plutôt inspiré. Enfants du shock rock, saisi par la violence de la scène de Détroit (D’Alice Cooper aux Stooges en somme), le gang du Dorset s’est transformé, dans un second temps, en une machine à pondre des hits, noyant ces derniers dans une production cracra devenue leur marque de fabrique. En effet, à l’instar de celle du pudding à l’arsenic, la recette d’Electric Wizard utilise une panoplie d’artefacts destinés à faire des grumeaux au fond de la marmite. Désormais devenu chef de file et influence déclarée d’une scène qui leur voue un (Witch)culte, le groupe annonce son come back discographique en 2014, avec Time To Die, retour annoncé à la hargne originelle, censé rivaliser, rayon noirceur et opacité musicale, avec l’intouchable Come My Fanatics. Il n’en fallait pas plus pour mettre en émoi les âmes damnées dégustant leur rock lentement, dans un épais voile de fumée.

 

Les vieilles cordes rouillées que tire malicieusement le magicien électrique ont touché au sublime par le passé, entraînant l’auditoire vers les abysses les plus profonds et les ambiances enfumées. Ainsi lorsque fut publié Black Masses en 2010, l’enthousiasme de beaucoup avait été douché, la faute à des titres moyens et une méthode montrant ses limites, ayant absolument besoin de haine sincère pour fonctionner. L’annonce de la publication de Time To Die a fait grand bruit : Oborn a d’abord mis fin à 20 ans de collaboration avec Rise Above Records, Dans une joyeuse ambiance rappelant plus « Règlement de comptes à OK Corral »  que « La Fiancée de Frankenstein ». le ventripotent quasi homonyme d’Ozzy annonce alors avec fierté que son gangs de malpropres trouve refuge chez Spinefarm, repère douteux pour combos à l’hygiène déplorable en tournée (Children Of Bodom, Impaled Nazarene, Reverend Bizarre…). Enfin dans son élément, le Wizard enregistre le retour aux affaires de Greening (batterie) et l’incorporation de Clayton Burgess à la basse, informations suffisamment excitantes pour effacer l’amertume du split de Ramesses et la mise en sommeil de Satan’s Satyrs, dommages collatéraux d’un tel line up.

 

Mais voilà : Lorsque filtrent les premiers titres (et clips) de Time To Die, le doute s’installe. «I Am Nothing » puis « Sadiowitch » manquent de classe et auraient fait de vilaines b-sides à l’époque de Come My Fanatics. Peu inspiré, le groupe s’enlise dans les problèmes de personnel et Greening est débarqué, réglant ses comptes sur Facebook. Problème de drogue, d’argent, les points de vues diffèrent, mais tout le monde s’accorde pour dire que la prestation du batteur au Temples Festival était déplorable. Que reste-t’il alors du huitième album du combo, vendu par ses géniteurs comme un retour aux origines du mal ? Quelques moments de gloire certes, tel que les 10 minutes de “Incense for the Damned” et le très réussi “Time to Die”, quelques références à la contre culture qui font le sel du combo mais l’ensemble ne comble pas la faim de zombie tenaillant l’amateur de doom ténébreux, nourri depuis des années aux sillons malfaisant de Dopethrone et aux perles de cette période.

 

Il est ainsi difficile de comprendre réellement ce qui gène dans cet album. Est-ce l’effet d’annonce qui était trop présomptueux, ou simplement la recette qui reste sur l’estomac ? Néanmoins Time To Die déçoit et il a été très dur de résister à l’envie de terminer cette chronique par une analogie entre le titre de l’album et un conseil que le groupe serait bien inspiré de suivre.

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