Elevators To The Grateful Sky – Cape Yawn


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Agréable de retrouver des groupes passés de la rubrique « autoprod » à celle tant convoitée de « chronique CD ». Sans n’y voir aucune forme de mérite, le soutien d’un label apporte bien souvent un éclairage plus intense sur les performances des dits-groupes. Un peu «injustement » classé dans les autoprods à l’époque (leur précédent album « Cloud Eye ayant eu le soutien de Transubstans Records finalement), les siciliens de Elevators To The Grateful Sky (que l’on nommera ETTGS pour clore cette chronique en moins de 3412 mots) nous reviennent via Hevisike (le label qui nous vient des terre saintes de Birmingham).

Composé de quatre membres loin d’être manchots, ETTGS n’est pas du genre à errer sur la banquise mais plutôt à flirter avec les vents chauds ébouriffants les ondulantes chevelures en plein cagnard méditerranéen. Les maîtres du genre sont souvent invoqués mais les influences savent se mêler et s’enrichir le temps d’un break ou d’un refrain des scènes plus humide de NOLA et désensoleillée de Seattle. Le groupe a de toutes évidences des aisances techniques et ne semble pas souffrir à ce niveau de quelconques barrières, en témoignent les envolées solistes des 6-cordes, les placements rythmiques mitonnés et le groove naturel des riffs délicieusement chaloupés. Seul ombre pour ne pas succomber sous cette chape caniculaire de morceaux aux influences évidentes du désert californien : la voix. Faire du stoner rock classique sans faille implique un chant robuste. Cape Yawn pêche dans l’utilisation trop-en-avant du chant, pas foncièrement mauvais mais les lignes et l’interprétation ne sont pas à la hauteur des prétentions instrumentales. Dommage que des brûlots tels que « Ground », « I Wheel », voire l’intégralité de la première partie de l’album se voit perdre en efficacité ainsi.

Le précédent effort avait démontré une capacité à sortir du cadre en ayant recourt à des arrangements à l’harmonica ou au saxophone, permettant aux Palermitains de se dessiner une personnalité propre. La Sicile a toujours été une terre de passage mais qui appelle à l’évasion et c’est quand ETTGS se laisse pleinement voguer qu’il fait le plus mouche comme sur le riche « Dreams Come Through ». Mais il faudra surtout attendre la deuxième moitié de l’album pour voir le groupe s’échappait vers d’autres horizons. « Mongerbino » et son mix punk-rock au final funkisant, « Cape Yawn » l’instrumental clin d’œil à Yawning Man avec le dit-saxophone en appui, « We’re nothing at all » aux clappements de main surannés et à la lourdeur nouvelle, l’interlude saxophoné « Laura ». A noter qu’au fil de l’album, la voix semble mieux s’intégrer à l’ensemble. La versatilité dont tache de faire preuve le chant tape plus dans le mille ici. Un deuxième visage donc avec des titres plus fouillés, moins automatiques comme « Unwind » qui clôt les débats sur une touche acoustique pleine de promesse.

La générosité sicilienne se retrouve ici dans sa splendeur, 13 titres pour 50 minutes de musique, les quatre de Palerme en donnent (trop ?) pour vos esgourdes. Cape Yawn a un peu les défauts de son prédécesseur, à vouloir trop en proposer ETTGS semble se perdre dans ce qui lui est facile. Des facilités le groupe en a clairement et le potentiel d’écrire des hits aussi. Un troisième album est déjà annoncé, gageons que le nom Elevators To The Grateful Sky sera bientôt incontournable avec plus de bouteille et moins de dilution.

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