Tout est surprenant à l’écoute d’un album de Glitter Wizard, et en même temps… rien ne devrait nous surprendre ! En effet, tout est clairement établi dès les postulats de base : le nom du groupe, en premier lieu, un jeu de mot un peu lourdingue qui associe le fantasque et le rutilant du Glitter aux penchants psychoïdes des groupes aux ramifications « wizard-iennes ». Quand on connaît le groupe, on sait aussi qu’il est un peu à la botte quasi exclusive de son frontman, Wendy Stonehenge (dont le subtil sobriquet évoque lui aussi la double filiation « fantasque » et space – notons au passage que les autres musiciens sont eux aussi affublés de faux noms dans la même veine). Enfin, le groupe lui-même qualifie sa musique de « progressive punk », en gros une étiquette aussi proche de sa musique que… n’importe quelle autre étiquette, en fait. Un gros WTF émane donc de ce combo atypique, difficile à cerner et à cataloguer a priori.
On est en revanche dubitatif sur la démarche éditoriale de l’excellent label transalpin Heavy Psych, qui offre certes une jolie maison à de plus en plus de combos méritants, mais risque de perdre petit à petit sa cohérence stylistique et sa spécificité « Psych », justement. Mais passons.
Les premières écoutes du troisième album des californiens ne désarçonneront donc que les auditeurs pris par surprise. Difficile de caractériser un genre musical précis de l’expérience, même si au final se dégage quand même une farouche tendance vintage 70’s, auréolée de penchants hard rock 80’s (les plans en droite lignée Deep Purple se comptent à la pelle, réminiscences Jon Lord en bonus, l’orgue étant TRÈS présent tout au long de la galette), le tout baignant dans un space rock « d’époque » (comprendre plutôt Hawkwind que Nebula, par exemple). Une sorte de Blue Oyster Cult sous amphétamines, en gros. Et encore…
L’ensemble est exécuté avec une fougue qui, contrairement à l’humour développé par le combo, ne doit rien à un quelconque second degré : authenticité et premier degré sont de mise, les gars sont à fond dans leur trip.
C’est avec un réel plaisir que l’on enchaîne les écoutes de l’album, qui contente les amateurs de tous les genres susmentionnés, et bien d‘autres au final. Un disque bien barré en tout cas, qui maintient l’attention de l’auditeur tout du long (pas vraiment un disque « d’ambiance » que l’on écoute distraitement en fond sonore). On notera quand même quelques titres plus faibles que d’autres, rendant aussi le disque quelque peu inégal sur la longueur. Je suis en revanche convaincu que derrière cet album « prétexte », c’est toute l’énergie du combo qui ne demande qu’à exploser en live. A voir donc sur scène aussi (surtout ?).
(Pour donner votre note,
cliquez sur le nombre de cactus voulus)
Laisser un commentaire