Heat – Labyrinth


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A croire que le revival classic-rock est l’apanage des groupes germano-scandinave. Les chevelus de Heat nous venant tout droit de Berlin et s’inscrivant dans  la mouvance des Witchcraft et comparses, on en vient à se poser la question. Ne nous coupons pas les cheveux en quatre néanmoins, quand la musique est bonne on ne va pas bouder son plaisir. Et son pied on le prend dans ce Labyrinth, deuxième sortie du quintet allemand aujourd’hui chez This Charming Man Records.

 Pour être plus précis, nous sommes lancés dans un labyrinthe dit « unicursal » autrement appelé labyrinthe classique (classique ? vous avez dit classic ?), qui se veut sans impasse. Si le labyrinthe était déroulé, il n’y aurait qu’un fil unique : les gimmicks typés 70’s qui tapent toujours juste. Le groupe fait figure ici d’une Ariane qui nous guide entre riffs mélodiques, section rythmique goulûment groovy, solos à foison, synthé bien placé et chant incarné. D’un point de vue architectural ce dédale semble bien conçu avec les bons éléments à la bonne place. Mais ce qui fait vivre un édifice c’est sa réalisation en elle-même pas les plans.

Une belle harmonie se dégage de l’ensemble. Si « Siamese Smile » ne vous colle pas déjà une furieuse envie de vous lancer sourire aux lèvres dans une course frénétique contre le temps, « Free World » finira par vous convaincre. Deux morceaux suffiront à vous entraîner entre ces murs qui transpirent sincérité et qualité d’interprétation. Un arrangement par-ci, un riff par-là, certaines intro, vous rappelleront à n’en pas douter des titres de l’époque que fait revivre Heat. Et alors ? Une basse bien ronde, une batterie qui joue, deux guitares qui s’échangent riffs bluesy-boogie-rock et solos, un clavier qui apporte saveur et matière, une voix au bord de la fêlure, que demande le peuple ?!

« The Golden Age » avec 9 minutes au compteur est l’ilot central de l’album. Cœur de ce labyrinthe en 7 titres, passage obligé pour tous les envoutés de la mélodieuse attractivité qu’exerce le groupe. Changement de motifs, break en tout genre, passage rythmique, ici tous les fils se croisent, s’entremêlent et notre traversée ne pourra se poursuivre sans s’extasier devant les finitions. Les Berlinois savent varier les tempos, insuffler un élan presque épique, faire suinter le blues de leurs 6 cordes tout en restant fidèle à un sens mélodique à l’épreuve du temps. Les morceaux suivants sont à cette image et ainsi jusqu’au jam du titre éponyme qui clôt les festivités.

La conception est traditionnelle mais chaque passage, chaque détour de couloir offrent son lot de ravissement.  Heat ne réinvente pas la roue, mais avec des jantes pareilles on a juste envie de vite en équiper sa caisse et d’avaler les kilomètres sous un soleil à faire fumer le bitume.

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