Jamais loin d’un bon coup, le label transalpin Argonauta a capté et ramené au bercail ce jeune quatuor finlandais, auteur jusqu’ici d’une poignée de démos et formats courts confidentiels. Bonne pioche : Heezer s’avère un combo frais et furieusement enthousiasmant.
Sur ce premier essai en long format (qui reste assez « ramassé », avec 35 petites minutes pour neuf chansons quand même) le groupe arrive à faire émerger de manière assez franche quelques caractéristiques claires – une vraie identité qui, en dépit de son jeune âge, sont un véritable signe de maturité. L’ensemble du disque s’appuie sur un son à la fois riche (plusieurs sons de guitare, arrangements judicieux…) tout en restant dans un heavy rock fuzzé assez franc – une valeur sûre en terme d’efficacité pour nos oreilles. Autres signes distinctifs : le chant de Sami Kääriäinen (puissant, chaleureux et subtilement rocailleux, un véritable atout), des soli efficaces, … mais surtout un sens mélodique assez remarquable, évident du début à la fin de cette galette..
On en prend très vite la mesure avec le haut potentiel catchy de son « Fourth Line » introductif, mid tempo énergique fort bien modelé, avec un couplet étonnant : tout en riff et en chœurs, il rappellera de manière surprenante quelques standards de hard rock old school (bien aidé en cela par un ensemble de soli qui ne détonne pas) ; même ressenti sur le glorieux refrain de « Red Giant », qu’on se voit bien entonner en mode yaourt, une bière à la main et l’autre poing levé en rythme. « Spacegod » (avec son couplet qui ravive nos souvenirs humides des défunts Solarized, avec son riff gras fuzzé et sa rythmique groovy) développe encore un peu le son de Heezer, sur un mid-tempo au refrain fédérateur, ici aussi soutenu en chœurs (ça sent le dénominateur commun). Un peu plus loin, « Dream machine » vient gentiment emprunter au rock « high energy » emblématique des pays scandinaves (voir son couplet appuyé par un arrangement discret de clavier « à une touche »). A l’opposé, le groupe semble aussi à l’aise sur des tempi lents, à l’image de « I the Sun », qui traîne sa lancinance sur cinq grosses minutes, en se rapprochant parfois presque (sacrilège !) de quelques power balads emblématiques.
Avec quasiment un sans faute (pas plus d’un ou deux titres moyens / perfectibles – on pense à « Mother Rain », « Growing On »…), Heezer propose avec ce Sungrinder un bon disque de stoner costaud et mélodique, un de ces disques qui, s’il ne marquera pas l’histoire, aura apporté plusieurs heures de vrai plaisir d’écoute à tous les curieux qui se seront penchés sur ce groupe inconnu, mais aussi un certain espoir de voir ce groupe continuer à se développer sur ces bases séduisantes.
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