À Parkersburg dans le fin fond de la Virginie Occidentiale officie un quatuor à l’énergie certaine. Formé en 2008 et signant cette année chez Ripple Music pour un deuxième album, Horseburner confirme sa place au Panthéon des agitateurs de foule avec une préparation aux petits oignons.
Si l’artwork de la galette, avec son éclat couleur pastel, ses motifs floraux, et sa police délicate, suggère une écoute planante, contemplative, propre aux groupes de psyché ou revival des 70’, on ne peut se tromper davantage. Au carrefour du stoner, du metal, du sludge et du doom, les Américains se décrivent comme créateurs de lourds riffs Rock’n’roll qui vous secouent de l’intérieur. Une description que nous aurons, après l’écoute de The Thief, beaucoup de mal à démentir.
On y découvre sept pistes d’une richesse de composition admirable, cernées par une intro et une outro reprenant le même thème. Une mélodie tantôt puissamment exprimée par les guitares électriques, tantôt interprétée avec le charme et la simplicité de guitares sèches. Cette épanadiplose narrative met en relief tout le récit qu’elle encadre. Récit dont le premier chapitre « A Joyless King » propose une entrée en matière incisive, constellée de riffs aiguisés à souhait, de ponts rafraîchissants et d’une rythmique solidement orchestrée par Adam Nohe ; gaillard qui réussi la prouesse de cracher ses robustes notes de chant tout en distribuant sur les futs comme un possédé.
Le plus souvent, le guitariste Jack thomas l’accompagne de sa voix, ce qui laisse toute la responsabilité de l’exécution des soli à Zach Kaufman. Comme sur « Drowning Bird », le second chapitre et début des péripéties, où ses doigts de shredeurs martyrisent les cordes pour régaler les oreilles. Beaucoup plus bourrin, ce morceau connait aussi de francs passages heavy metal s’insérant sans aucune discontinuité.
En définitive et comme pour chaque piste constituant The Thief, les styles se rencontrent, se mêlent et fusionnent pour offrir l’essence faisant désormais l’identité d’Horseburner. Un mélange dont on avait perçu la nature sur Dead Seeds, Barren Soil, sortit en 2016, mais sans en appréhender la forme définitive ; ou du moins mature.
Avec The Thief, c’est désormais chose faite. Une essence lourde et graveleuse comme une excavatrice d’exploitation minière, dynamique et agile telle un oiseau voltigeur, et conservant la beauté d’un lever de soleil sur un champ de bataille dont on serait le vainqueur (« Seas between »).
Une évolution qui méritera d’être suivie dans les années à venir. Résolution d’ailleurs encouragée par le frontman Adam Nohe lors d’un récent live : ‘ Quit your job, get wasted, listen to rock’n’roll ‘.
Sir, yes sir !
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