Est-ce le fait de venir de Grenoble l’enclavée, bordée de ses montagnes, coupant le souffle de leur imposante présence qui pousse Jagannatha à développer ses espaces sonores, à les étirer et les faire pousser jusqu’aux étoiles ?
C’est un tout cas un bel ouvrage de jams hallucinés que propose le combo le long des 4 titres couvrant 50 minutes de galette éponyme. On se dit Earthless, on pense Domadora aussi, en plus spectrale et imagé. Et l’on est, ma foi, assez facilement convaincu par le propos du quartet. Malgré des compos inégales, quelques erreurs de justesse ou de placement, des choix de sons de guitares un peu datés, il reste que cette musique puise sa force dans la progression et que les gonzes ont quelques qualités à faire valoir de ce côté-là. Le morceau introductif, Krishna, justifie à lui seul que l’on suive avec attention l’évolution des grenoblois.
Pari réussi pour Jagannatha puisque l’on se laisse finalement transporter par les ambiances poilues et les canevas psychédéliques de leurs efforts. Si les zicos arrivent à recréer live ces paysages, c’est du tout bon qui se profile sur les planches. On attend la suite avec impatience.
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