Est-il encore besoin de présenter Kadavar ?! Certainement que oui, car une bonne piqûre de rappel fait toujours du bien. Déjà quatre albums pour le trio allemand et autant dire qu’il ne s’est pas reposé sur ses lauriers. Alors que le groupe nous avait largement habitué à voyager dans les années 1970, que ce soit à travers sa musique, son style vestimentaire ou bien encore avec son visuel, il faut l’avouer, Rough Times nous transporte enfin vers une nouvelle époque.
Parlons déjà de la surface sonore de l’album. Dès les premières secondes, certains risquent de se demander si leur système d’écoute est bien réglé. On est face à une sorte d’innovation en ce qui concerne la projection des basses et cela pourrait en surprendre plus d’un. Puis on s’habitue très vite à ce son massif, lourd et croustillant. Kadavar entend nous montrer que la maturité musicale passe aussi par la maîtrise et l’authenticité sonore : défi réussi avec classe. Ensuite, il faut l’avouer, le groupe arrive à nous prouver que parfois, être seulement trois suffit largement pour envoyer du gros son bien baveux et ensorceleur : fuzz et autres ambiances psychédéliques sont au rendez-vous.
Mais pourquoi parler d’un nouveau bond en avant ? Tout simplement parce que les Allemands ont réussi à se renouveler. On commence avec une première partie d’album très surprenante où chaque morceau est lié à un autre tout en ayant sa propre identité. Prenons les deux chansons introductives de cet opus, « Rough Times » et le grandiose « Into The Wormhole » : nous sommes tout de suite plongés dans un nouvel univers mêlant une belle éducation aux sons vintages des années 1970 à la Black Sabbath avec un panoramique instrumental de lourdeur à la Truckfighters ou à la Fu Manchu. On croirait presque à une invasion de musique instrumentale à la Hans Zimmer synthétisée en un parfum Stoner, voire Doom à quelques occasions. Écoutez « Skeleton Blues », vous aurez presque envie de ressortir votre skate-board et vous la jouer Seigneurs de Dogtown : quel délice d’ingéniosité rythmique ce titre ! Puis on se laisse porter par des morceaux ovnis comme la charmante et sensuelle « Vampires » qui nous offre une diversité d’ambiances et de groove en moins de 5 minutes avec sa guitare légère et son clavier envoutant.
Kadavar ne rejette pas pour autant sa marque de fabrique vintage. Puisque vous aurez toujours le droit à des titres plus classiques mais avec du charme tels que « Die Baby Die », « Words Of Evil » ou bien encore la puissante en entêtante « Tribulation Nation ». Enfin, vous découvrirez des contrées musicales véritablement soignées et rafraichissantes avec ce final d’album se résumant en trois titres : « The Lost Child », « You Found The Best in Me » et la très française et ravissante « L’Ombre Du Temps ». Ici, il sera question d’emmener l’auditeur dans un nouveau monde jamais exploré, et, on s’y acclimate plutôt bien.
Rough Times a donc tout ce qu’il faut pour devenir culte : laissons le temps nous donner raison. Ce qui est évident, c’est que le quatrième opus de Kadavar est une pièce maîtresse à leur discographie, certainement leur meilleur album.
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En fait il est globalement plus doom et moins rock, d’où j’accroche moins, mais bon quand même
C’est un très bon album, mais je ne sais pas pourquoi je ne le préfère pas aux autres. A réécouter pour l’appréhender !