Il y aura un jour où El Paraiso Records aura la reconnaissance qu’il mérite. Fondé par des membres de Causa Sui pour les albums du groupe et sortir leurs autres projets musicaux, le label ne cesse de fournir des pépites allant mêler le psych-rock avec le jazz, la folk ou encore le rock sudiste. Il est d’ailleurs conseillé d’aller y découvrir des groupes comme Papir, Astral TV (pour toi, fan de synthétiseurs) mais aussi Kanaan !
Arrivé chez El Paraiso Records en 2018 avec leur premier album Windborne, les norvégiens se sont rapidement fait remarquer avec leur musique tantôt planante et lumineuse, tantôt plus pesante avec des rythmiques sentant bon le stoner-rock. Accompagné par le guitariste de Causa Sui, Kanaan refait surface en début d’année avec l’Ep Odense Sessions et ses 46 minutes d’improvisations exaltantes et se démarque au passage des ambiances de Windborne. C’est donc avec une certaine excitation que l’on se plonge dans Double Sun, le second album de Kanaan sorti il y a quelques semaines.
Et c’est avec un mélange de frénésie et d’intérêt que l’on repart en plongée dans l’univers de ce Double Sun. Car l’énorme atout de Kanaan est de créer d’excellents contrastes dans leur musique rendant chaque écoute différente en fonction de l’attention que l’on porte à chaque titre. Déjà visible sur Windborn, Kanaan continue de virer vers des sonorités chaudes, un brin jazzy par endroit, et y ajoute des éléments plus stoner, notamment sur ce bon gros riff présent dans “Double Sun Pt1” ou sur la première partie de “Mountain”. Le son pesant de la basse et les rythmes plus fiévreux de la batterie et des diverses percussions viennent accentuer ces ambiances désertiques sur “Öresund” et “Double Sun Part2”.
Les guitares sont plus proches des jams psychédéliques et aériennes des Odense Sessions. Sauf que là où elles ralentissent le tempo sur “Mountain” avec un solo nous propulsant en apesanteur, elles viennent derrière emballer le morceau “Öresund” ou le trip presque bruitiste “Worlds Apart” (c’est quand même cool que ce titre arrive à se maintenir à flot alors que chaque musicien part dans une direction et un rythme différent). Et puis on a ce synthé et cet orgue qui viennent se mélanger parfaitement aux thèmes de Double Sun en y apportant une profondeur supplémentaire et quelques effets bien sentis renforçant cette idée de flottaison autour d’étoiles lumineuses.
En finalité, l’écoute de Double Sun est un vrai voyage musical de l’ouverture “Words Together”, et ses ressemblances au “Breathe (in the air)” des Pink Floyd, au final hypnotique de “Double Sun Pt2”. Chaque titre est complémentaire du suivant et donne cette sensation d’assurance dans les volontés musicales des norvégiens. Malgré sa construction autour de jams psychédéliques, Double Sun conserve une certaine efficacité facilitant grandement son appréciation et ouvre la porte aux auditeurs moins friands des trips à rallonge façon Earthess. Il accompagnera très bien nos premières ballades post-confinement !
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