[Magazine] Fire n°4


Depuis mois d’un an, un acteur atypique trace son discret chemin dans la scène stoner… Atypique par sa nature : il s’agit d’un magazine ! Un magazine anglophone, mieux vaut prévenir, car l’objet est édité par… des italiens ! Et oui, Fire est une émanation de l’édition transalpine du magazine allemand RockHard.

Rendu au numéro 4, le magazine a gagné en assurance et en renommée, et tandis que nous avions jeté un voile pudique sur le numéro précédent (pour des raisons que les connaisseurs comprendront vite), on ne pouvait passer à côté de ce numéro d’hiver (le magazine est calé sur un rythme de 4 sorties par an), dont la très belle couverture met en avant la dernière sortie de John Garcia.

On se jette vite sur l’intérieur du magazine, et on est d’abord étonné par la qualité esthétique de l’objet. Les habitués du fanzine imprimé en noir et blanc, de travers, agrafé à la hâte, vont être surpris : papier couleur classieux, mise en page franchement travaillée, parfaite lisibilité… Vraiment cool. Même si l’iconographie est essentiellement constituée de photos promo, de logos ou de pochettes d’albums, leur travail d’intégration est abouti, et adapté à l’esprit de chaque groupe.

Côté éditorial – car c’est quand même le juge de paix d’une telle initiative – le travail est impeccable. Les habitués de Rock Hard (par exemple à travers son édition française) ne seront pas déstabilisés par la très grande proportion d’interviews. Il s’agit d’entretiens assez travaillés, pertinents généralement, et adressant surtout une variété de groupes très appréciable : dans ce numéro 4, on passe par exemple de John Garcia à Crowbar, mais aussi Neurosis, Fatso Jetson, Boris ou Monkey3, tout en accordant un espace significatif à des groupes moins exposés (Hornss, Sun Dial, Slow Season, Mother Island, etc…). C’est un premier indice sur la vraie légitimité de l’initiative Fire, qui vise autant à trouver un format rentable (pérennité du support) qu’à proposer une plateforme à des groupes et acteurs plus discrets de la scène, mais tout aussi méritants.

En plus des interviews, on trouve des pans de vrais rédactionnel, allant du « traditionnel » (news, 12 pages de chroniques d’albums…) à des articles plus atypiques (un portfolio de l’artiste Costin Chioreanu, une analyse de l’œuvre de HP Lovecraft et son influence sur certains groupes doom en particulier, un article sur leur gloire nationale Lucio Fulci, réalisateur de classiques du film d’horreur – mais dont le lien avec la musique qui nous intéresse ne saute pas aux yeux…), mais aussi à des articles de fond plus fouillés, à l’image de ce dossier de 5 pages ciblé sur les premières années (1971-1976) de Pentagram raconté par Geof O’Keefe himself, bien foutu et intéressant, de cette page-résumé de la carrière et discographie de Sleep (n’apportera rien aux fans, mais amènera certains à se plonger dans leur œuvre) ou encore de cette petite analyse de la discographie de Cathedral.

Le tout est donc dans un anglais de niveau très correct, très accessible, et apporte un volume de lecture vraiment consistant (les lecteurs de presse « rock » française, qui finissent un magazine en une heure de lecture, sauront apprécier…). On vous encourage donc à faire l’acquisition de l’objet pour vous faire votre propre idée. On aurait pu vous dire de le faire « pour encourager cette initiative », mais on préfère vraiment vous y inciter juste pour apprécier un vrai bon magazine (et juger le contenu éditorial de la presse rock francophone à l’aune de ce nouveau standard ?…). Bonne lecture !

Le magazine peut être commandé sur cette page pour 10 EUR port compris.

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