Messa – Close


Venu de Citadella, ville fortifiée de la province de Padoue au nord-ouest de l’Italie, entre Trente et Venise, Messa a très vite su séduire un public d’esthètes de la musique lourde mais classieuse, avec Belfry, un premier album aussi naïf que beau et surtout Feast For Water qui, à grands renforts de claviers et de touches jazzy, a positionné Messa dans le haut du panier des underdogs de l’underground. Une fois n’est pas coutume pour un album de 2022, Close, troisième effort du groupe, a été composé durant la pandémie et trouve son inspiration dans cette période. Exit la thématique aquatique qui traversait les deux premiers disques, Close philosophe sur les liens humains, l’éloignement, le déracinement, partant du confinement pour élargir l’idée de séparation jusqu’à la migration.

L’album s’ouvre sur du clavier, quelques notes en ouverture de « Suspended », comme un lien organique avec l’album précédent puis nous transporte vers autre chose. Le jazz s’efface peu à peu (il en reste quelques vestiges, comme le solo de « Suspended » ou le saxophone en ouverture d’« Orphalese ») et Messa de s’ouvrir aux gammes arabes, utilisant du oud sur de nombreux morceaux. Point d’orgue de cette nouvelle coloration, « Pilgrim » et son entêtante mélodie débouchant sur un riff de pur doom après trois minutes de montée mélodique. C’est ici la force de cet album, par ailleurs assez long, les morceaux sont extrêmement variés et jouissent d’une grande cohérence malgré les nombreuses expérimentations (l’interlude au oud « Hollow », en résonance du second « Leffotrak » complètement black metal, « 0=2 », très progressive, presque drone stoppée net par un gros break doom etc…). Comme sur l’album précédent c’est le chant de Sara Bianchin qui apporte ce truc en plus, ce facteur X pour le groupe. Avec ses vocaux habités, quelque part entre Anneke Van Giersbergen et Jex Thoth, cette dernière donne de l’âme à l’ensemble, sa voix agissant comme un lien entre les différents mondes, Maghreb et Europe, prog et doom, jazz et metal.

Même s’il aurait gagné à être plus court (il y a surement un morceau en trop même si je n’arrive pas à savoir lequel), Close est dans la droite lignée de Feast For Water, pareil mais différent. Charge à Messa de désormais parcourir le monde pour porter leur musique au plus grand nombre. D’être proche de nous, finalement.

(des dates sont annoncées à Nantes et Paris en avril ainsi qu’au Rock In Bourlon en juin)

 

Point vinyle:

Deux options chez Svart Records: un vinyle Gold déjà sold out (mais disponible à la Fnac semble t’il) et une version noire classique.

 


Note de Desert-Rock
   (8/10)

Note des visiteurs
   (9.08/10 - 13 votes)

(Pour donner votre note,
cliquez sur le nombre de cactus voulus)

Laisser un commentaire

You can use these HTML tags

<a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

  

  

  

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.


Se connecter