Mother Of Pearl – Mother Of Pearl


(2007)

Puisque les Ricains ont planté les cépages du bordelais dans la Napa Valley c’est un peu le juste retour des choses qu’une formation de la Gironde sorte ces jours une première plaque de heavy rock de derrière les fagots qui fleure bon les influences californiennes. Mother Of Pearl s’est constitué l’an passé à Bordeaux autour de Guilain à la batterie, Olivier à la guitare, Rolando à la basse ainsi que Fabrice au chant. La formation a écrit depuis une bonne dizaine de titres originaux et elle nous en livre cinq sur cette galette qui atteint presque la demi-heure.
Mise en boîte en une journée à grands renforts de bière et de fumigène, cette démo a été prise live à l’exception des chœurs et, même si l’ampli du gratteux a décidé de faire des siennes la veille de la session, le rendu est de bonne facture au niveau technique. Je ne sais pas si c’est l’urgence – environ six heures d’enregistrement studio -, la maturité des membres du groupe dont la moyenne d’âge tourne autour de trente-cinq piges ou le fait de devoir dompté un nouvel ampli guitare, mais l’énergie que dégage ce premier effort est bien séduisante dans un registre à la fois fuzz et rock’n’roll tout en restant bien heavy.
On débute les hostilités avec ‘Bloodsuckers’ qui groove dans un trend assez proche de Monster Magnet ou d’Atomic Bitchwax ; ça balance bien et les parties rapides alternent avec des instants plus lents. Les refrains repris en chœur et les soli de six-cordes très présents sur ce premier titre nous en disent long sur ce que ces seniors ont pu écouter durant leur adolescence. La seconde plage intitulée ‘So tired’ débute de manière lancinante avec une partie vocale presque grandiloquente qui lorgne vers le rock progressif jusqu’à que des murs de guitares appuyés d’une rythmique lourde ne viennent se joindre à la partie. Plutôt lente, cette composition laisse à nouveau le champ libre à la gratte solo juste avant de se terminer et c’est le titre qui me laisse le plus froid sur cette autoproduction que j’ai écouté en boucle une bonne quinzaine de fois.
Avec ‘Mud Cum fire & Blood’ on change un peu de décors. Cette plage qui excède les sept minutes débute sur un bon vieux riffs de basse bien distordue à la Cliff Burton puis, après deux trois accords qui envoient du bois, rétrograde pour aller défricher des horizons intimistes qui pourraient bien vite lasser si un énorme déluge de décibels ne venait l’interrompre régulièrement avec une énergie bien communicative. Ce titre détonnant bascule dans un jam d’enfer carrément excellent dans un style assez proche de Sparzanza ou On Trial. Passons à mon préféré : ‘Makin A Livin’, cette compo énergique bien burnée tourne juste et bien ; le côté Kyuss de ce titre est particulièrement appréciable et séduisant. La partie vocale plus énergique et compressée que sur le reste du disque adhère admirablement à la trame musicale juste heavy comme il faut. Avec ‘Little Eagle’ on a droit à une intro et un riff de base à quelques encablures de ‘God Is In The Radio’ de QOTSA avant que cette plage ne prenne une direction nettement plus furieuse pour se terminer de manière bien psychédélique. Les Doors ne sont pas très loins de cette composition bien à l’esprit bien seventies.
Au final, ce premier jet ne dépareillera pas le moins du monde dans la discothèque des amateurs de Spoiler et de Black Nasa. C’est donc avec une certaine impatience que j’attends la suite des tribulations de ce quatuor hexagonal dont la première trace dans le sillon est des plus prometteuse et l’on se demande bien pourquoi ce genre de groupes doit faire preuve d’un véritable acharnement pour pouvoir se produire sur scène dans sa région vu ses qualités évidentes.

Contact:
www.myspace.com/motherofpearl1

chris

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