Motorpsycho n’est pas avare de créations. Là où les fans attendent parfois plus de dix, quinze ans que leur groupe préféré accouche d’une nouvelle production, l’amoureux transi des norvégiens n’a que très peu de temps de frustration à supporter, le combo nous gratifiant de son génie quasiment tous les ans. Et ce qui pourrait être une gageure se révèle systématiquement ou quasiment une réussite.
Alors quid de cette nouvelle livraison ? Nouvel opus magistral, continuité discographique cohérente ou accident de parcours ?
L’avantage d’un groupe comme Motorpsycho est qu’il aura déjà laissé de côté ses détracteurs à la vue de sa longévité. Les fans de stoner pur et dur, de gros riffs velus sont restés depuis longtemps à la buvette adipeuse de la salle du coin, regardant s’éloigner un ptit groupe de frêles fans vénérant le début des années 70 et sa cohorte de groupes de rock progressif.
« Kingdom of Oblivion » ne déroge pas à la règle. Compositions fleuve, entrelacs de ligne, cassures rythmiques, l’album est un creuset où les norvégiens y déposent cinquante années de réflexions sur le genre. L’amateur du style y retrouvera tous ces ptits amours, le néophyte sera subjugué par la richesse et le foisonnement, le détracteur, lui, soufflera d’ennui devant une telle profusion ne sachant pas où poser son oreille peu encline aux pièces montées.
En tant qu’amateur du genre, j’ai humecté la pulpe de mon index pour grapiller jusqu’à la dernière miette de noté laissé dans l’assiette-liste de ce nouvel opus. Un régal. Un régal justement équilibré et cohérent dans les menus proposés par ce restaurant étoilé qu’est Motorpsycho. Mais un menu qui n’apporte cependant pas de novatrices intentions ni de révolution stylistique.
Les norvégiens affinent leur grammaire, polissent leur ouvrage pendant plus de soixante minutes nous gratifiant d’instants-monde magistraux justifiant à eux-seuls la possession obligatoire de la galette dans une collection. Je vous conseille à ce titre l’écoute de « The Transmutation of Cosmoctopus Lurker , parfait exemple de la maîtrise géniale du combo et véritable image d’Epinal du style « Motopsycho ».
« Kingdom of Oblivion » est une pièce logique dans la discographie des quatre fantastiques de Trondheim. Pas novateur mais maîtrisé en tout point, le disque saura ravir les amateurs de King Crimson, de The Mars Volta, de Yes et autres hérauts de la cause progressive. Un album nécessaire pour les uns, rebutant pour les autres mais foutrement utile pour les amateurs du genre.
J’y colle un 8 pins sylvestre/10 parce que je ne suis pas sûr que les cactus soient super présent en Norvège.
(Pour donner votre note,
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